Paris - L'association française Survie a demandé jeudi au président Emmanuel Macron de "reconnaître enfin la responsabilité de la France" dans le génocide de 1994 au Rwanda, en déposant symboliquement une caisse d'armes renvoyées à son expéditeur, devant l'ancien ministère français de la Défense à Paris.
"On demande à Emmanuel Macron de reconnaître officiellement que la France a soutenu le régime génocidaire, avant, pendant et après les massacres", a déclaré Thomas Borrel, membre de Survie, en livrant, déguisé en facteur, cette caisse d'armes factice aux couleurs de la France.
"Qu'on n'attende pas 50 ans comme pour la reconnaissance de la déportation des juifs", a ajouté François Graner, un chercheur de cette association qui lutte depuis des années contre la "Françafrique", terme désignant un mélange de corruption, collusion et paternalisme dans les relations de la France avec ses anciennes colonies.
"Le soutien de la France a été politique, médiatique, diplomatique et surtout militaire. Or, le plus visible dans le soutien militaire, ça a été la livraison d'armes au gouvernement du génocide", a-t-il affirmé.
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes - principalement au sein de la minorité tutsi - ont été tuées en trois mois au cours des massacres déclenchés au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie au président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.
L'association Survie a déposé en novembre 2015 une plainte pour complicité du génocide au Rwanda visant plusieurs responsables français. Après son classement sans suite, une deuxième plainte en juin 2017 a déclenché l'ouverture d'une enquête au pôle crimes contre l'humanité à Paris.
Dans une tribune publiée en mars par le quotidien Le Monde, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda, Ibuka France et Survie ont demandé au président français l'ouverture complète des archives et la libération de la parole des militaires et fonctionnaires de l'époque.
Le président rwandais Paul Kagame, arrivé au pouvoir après le génocide, accuse les autorités françaises d'avoir soutenu le pouvoir hutu et d'avoir été un acteur des tueries.
Paris a toujours catégoriquement démenti toute implication dans les massacres. En 2010, le président français Nicolas Sarkozy avait reconnu à Kigali de "graves erreurs d'appréciation" de Paris, qui a soutenu jusqu'au bout le régime du président Habyarimana, et une "forme d'aveuglement", sans toutefois présenter d'excuses.
La bataille mémorielle qui empoisonne les relations bilatérales a connu un nouvel épisode le mois dernier avec la publication du livre d'un ancien officier de la force militaire française Turquoise. Guillaume Ancel, à l'époque capitaine de 28 ans, il conteste le caractère purement humanitaire de cette opération, lancée le 22 juin 1994 sous mandat de l'ONU pour tenter de mettre fin aux massacres.
"Contrairement à ce qu'affirme Guillaume Ancel, il n'y a jamais eu aucun ordre visant à remettre au pouvoir le gouvernement intérimaire rwandais ou à livrer des armes à des factions génocidaires en déroute", a réagi l'ancien commandant de cette force, le général Jean-Claude Lafourcade, dénonçant de "graves affabulations". "L'armée française n'a pas à rougir de l'action qu'elle a accomplie, dans un contexte très difficile (...) la France ayant été la seule à intervenir pour mettre fin aux massacres et organiser l'aide humanitaire".
"On demande à Emmanuel Macron de reconnaître officiellement que la France a soutenu le régime génocidaire, avant, pendant et après les massacres", a déclaré Thomas Borrel, membre de Survie, en livrant, déguisé en facteur, cette caisse d'armes factice aux couleurs de la France.
"Qu'on n'attende pas 50 ans comme pour la reconnaissance de la déportation des juifs", a ajouté François Graner, un chercheur de cette association qui lutte depuis des années contre la "Françafrique", terme désignant un mélange de corruption, collusion et paternalisme dans les relations de la France avec ses anciennes colonies.
"Le soutien de la France a été politique, médiatique, diplomatique et surtout militaire. Or, le plus visible dans le soutien militaire, ça a été la livraison d'armes au gouvernement du génocide", a-t-il affirmé.
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes - principalement au sein de la minorité tutsi - ont été tuées en trois mois au cours des massacres déclenchés au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie au président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.
L'association Survie a déposé en novembre 2015 une plainte pour complicité du génocide au Rwanda visant plusieurs responsables français. Après son classement sans suite, une deuxième plainte en juin 2017 a déclenché l'ouverture d'une enquête au pôle crimes contre l'humanité à Paris.
Dans une tribune publiée en mars par le quotidien Le Monde, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda, Ibuka France et Survie ont demandé au président français l'ouverture complète des archives et la libération de la parole des militaires et fonctionnaires de l'époque.
Le président rwandais Paul Kagame, arrivé au pouvoir après le génocide, accuse les autorités françaises d'avoir soutenu le pouvoir hutu et d'avoir été un acteur des tueries.
Paris a toujours catégoriquement démenti toute implication dans les massacres. En 2010, le président français Nicolas Sarkozy avait reconnu à Kigali de "graves erreurs d'appréciation" de Paris, qui a soutenu jusqu'au bout le régime du président Habyarimana, et une "forme d'aveuglement", sans toutefois présenter d'excuses.
La bataille mémorielle qui empoisonne les relations bilatérales a connu un nouvel épisode le mois dernier avec la publication du livre d'un ancien officier de la force militaire française Turquoise. Guillaume Ancel, à l'époque capitaine de 28 ans, il conteste le caractère purement humanitaire de cette opération, lancée le 22 juin 1994 sous mandat de l'ONU pour tenter de mettre fin aux massacres.
"Contrairement à ce qu'affirme Guillaume Ancel, il n'y a jamais eu aucun ordre visant à remettre au pouvoir le gouvernement intérimaire rwandais ou à livrer des armes à des factions génocidaires en déroute", a réagi l'ancien commandant de cette force, le général Jean-Claude Lafourcade, dénonçant de "graves affabulations". "L'armée française n'a pas à rougir de l'action qu'elle a accomplie, dans un contexte très difficile (...) la France ayant été la seule à intervenir pour mettre fin aux massacres et organiser l'aide humanitaire".