Gouvernance : Le président Bassirou Diomaye Faye fixe des limites à la solidarité gouvernementale

Dimanche 13 Octobre 2024

Les membres du gouvernement sénégalais et autres responsables d’entreprises publiques et parapubliques sont avertis : le pouvoir exécutif ne leur sera d’aucun secours en cas de graves défaillances dans l’exercice de leurs fonctions. Selon le président Faye, chacun devra assumer ses actes.

La solidarité que le Gouvernement doit en principe manifester à l’endroit de ses membres ne sera pas automatique en cas de faute dans la gestion de leurs dossiers. En présence du premier ministre Ousmane Sonko et de tous ses ministres, le président Bassirou Diomaye Faye a averti que les auteurs d’actes avérés de mal gouvernance seront seuls face aux institutions de la République et face au peuple quand il s’agira de répondre de leurs actes.

« Nous devons être irréprochables », a-t-il indiqué à ses collaborateurs lors d’une rencontre organisée en prélude au lancement du référentiel « Sénégal 2050 : Agenda national de transformation » le 14 octobre 2024 au Cicad de Diamniadio. 

 

Le président sénégalais a annoncé qu’aucune chaine de solidarité ne sera organisée pour sauver un membre du gouvernement qui serait victime de ses propres turpitudes dans le cadre de la gouvernance du pays, 

 

« Si l'un d'entre nous, en toute responsabilité et en toute connaissance de cause, décide dans l'intimité de son bureau de transgresser, il ne pourra entraîner personne dans une solidarité gouvernementale. Ce n’est pas notre rôle et nous devons tous le comprendre », a dit cash le président Bassirou Diomaye Faye.

 

« Ce sont des choix que leurs auteurs doivent assumer en toute responsabilité », a-t-il ajouté. 

 

Ces dernières semaines, le Pôle judiciaire financier (PJF), nouveau parquet mis en place pour traiter des actes de corruption, a commencé ses activités de répression contre la délinquance financière avec plusieurs dignitaires de l’ancien régime impliqués dans divers dossiers.

 

« Un gouvernement, ça doit être solidaire », a poursuivi le chef de l’Etat. Mais cette solidarité ne peut se concevoir que « dans la vérité », a-t-il précisé. « Si nous sommes pris à défaut dans le cadre de la gouvernance, le peuple sera désenchanté et nous ne pourrons plus le mobiliser », a souligné le chef de l’Etat. 

 

L’avertissement présidentiel intervient en pleine préparation de la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, dans l’attente de la publication de la liste définitive des partis et coalitions dont les candidatures seront validées par le Conseil constitutionnel. Pour Bassirou Diomaye Faye, auquel les dispositions légales interdisent de prendre part à cette campagne de trois semaines, c’est peut-être une des dernières occasions de rappeler à l’ordre ses troupes.

 

« A partir de maintenant, rappelons-nous des péripéties qui nous ont menés ici », a-t-il souligné, en référence probable au chemin de croix par lequel le parti et ses dirigeants et militants au pouvoir, sous la houlette de l’actuel premier ministre, sont passés avec le régime de l’ancien président Macky Sall entre 2019 et 2024.

 

Provoquées par la dissolution de l’Assemblée le 12 septembre 2024, les législatives seront capitales pour l’avenir du régime Pastef décidé à obtenir une majorité parlementaire qui lui permettrait de mettre en oeuvre « Le Projet ». Cette vision, soutient le président Faye, a besoin d’être portée car « comme l’a rappelé le premier ministre, un programme, ça se défend ; des actions, ça se vulgarise ».

 
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