Groenland - Le premier ministre affirme que son peuple ne veut pas être américain

Samedi 11 Janvier 2025

Le premier ministre du Groenland et la cheffe du gouvernement du Danemark

Le premier ministre du Groenland a déclaré vendredi que les habitants de son territoire arctique riche en minéraux ne veulent pas être américains, mais il a déclaré qu’il comprenait l’intérêt des États-Unis pour l’île, compte tenu de sa situation stratégique, et qu’il était ouvert à une plus grande coopération avec les États-Unis.

 

Les commentaires du chef du gouvernement du Groenland, Múte B. Egede, sont intervenus après que le président désigné Donald Trump a déclaré, plus tôt cette semaine, qu’il n’exclurait pas d’utiliser la force ou la pression économique pour faire du Groenland – qui est un territoire autonome appartenant au Danemark – une partie des États-Unis. M. Trump a affirmé qu’il s’agissait d’une question de sécurité nationale pour les États-Unis.

 

M. Egede a reconnu que le Groenland fait partie du continent nord-américain et est « un endroit que les Américains considèrent comme faisant partie de leur monde ». Il a déclaré qu’il n’avait pas parlé à Donald Trump, mais qu’il était ouvert aux discussions sur ce qui « nous unit ».

 

« La coopération est une question de dialogue. La coopération signifie que vous travaillerez à des solutions », a-t-il rappelé.

 

Le premier ministre Egede a appelé à l’indépendance du Groenland, présentant le Danemark comme une puissance coloniale qui n’a pas toujours bien traité la population autochtone inuite.

 

« Le Groenland appartient au peuple groenlandais. Nous ne voulons pas être danois, nous ne voulons pas être américains. Nous voulons être groenlandais », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse aux côtés de la première ministre danoise, Mette Frederiksen.

 

Le désir du président désigné américain de posséder le Groenland a suscité l’inquiétude au Danemark ainsi qu’à travers l’Europe. 

 

Les États-Unis sont un allié solide des nations de l’Union européenne et le principal membre de l’alliance de l’OTAN, et de nombreux Européens ont été choqués par l’idée qu’un nouveau dirigeant américain puisse même envisager d’utiliser la force contre un allié.

 

Mais Mme Frederiksen a assuré qu’elle voyait un aspect positif dans la discussion.

 

« Le débat sur l’indépendance du Groenland et les dernières annonces des États-Unis nous montrent le grand intérêt pour le Groenland », a-t-elle dit. « Des évènements qui ont déclenché beaucoup de pensées et de sentiments chez beaucoup de personnes au Groenland et au Danemark.

 

« Les États-Unis sont notre allié le plus proche et nous ferons tout pour poursuivre une coopération solide. » (Mette Frederiksen, première ministre danoise)

 

Mme Frederiksen et M. Egede ont parlé aux journalistes après une assemblée semestrielle du Danemark et de deux territoires de son royaume, le Groenland et les îles Féroé. La réunion avait été programmée à l’avance et n’a pas été convoquée en réponse aux récentes remarques de M. Trump.

 

Le fils aîné du chef républicain s’est également rendu au Groenland mardi, atterrissant dans un avion estampillé du mot TRUMP et distribuant des casquettes « Make America Great Again » aux habitants.

 

Le Groenland n’a qu’une population de 57 000 habitants. Mais c’est un vaste territoire possédant des ressources naturelles qui comprennent du pétrole, du gaz et des terres rares, qui devraient devenir plus accessibles à mesure que la glace fond en raison du changement climatique. Il occupe également une position stratégique clé dans l’Arctique, où la Russie, la Chine et d’autres cherchent à étendre leur empreinte.

 

Le Groenland est un territoire autonome dirigé par le Danemark, mais il est plus proche du continent nord-américain que du Danemark. Si Copenhague est responsable des affaires étrangères et de la défense du Groenland, les États-Unis partagent également la responsabilité de la défense du Groenland et y exploitent une base aérienne en vertu d’un traité de 1951. [ASSOCIATED PRESS]

 
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