Face à la forte crise sociale, liée à l’obligation vaccinale des soignants, et aux violences qui en découlent, le président français a lancé un appel au calme aux Guadeloupéens.
L’exécutif a vivement condamné lundi les violences urbaines et pillages et appelé au calme face à la «crise très explosive» en Guadeloupe, en proie à une contestation sociale liée à l’obligation vaccinale contre le Covid, en reconnaissant «un dialogue nécessaire» avec les élus.
Après avoir «condamné avec la plus extrême fermeté» les violences, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la création d’une «instance de dialogue» afin de «convaincre et d’accompagner individuellement, humainement» les professionnels concernés par l’obligation vaccinale. Finalement testé positif au Covid-19, il s’exprimait à l’issue d’une réunion qui s’est tenue en visioconférence avec les élus de l’île antillaise.
«Une mission du ministère de l’Intérieur sera à pied d’œuvre sur place dès demain pour examiner avec eux les voies et moyens pour permettre les conditions de déploiement de l’obligation vaccinale et discuter aussi des sujets propres au fonctionnement du service départemental d’incendie et de secours de Guadeloupe», a poursuivi le chef du gouvernement, alors que les pompiers font partie des forces vives de la contestation.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a assuré la Guadeloupe de la «solidarité» de la nation et demandé de «ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation». «On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques» et «il faut que «l’ordre public soit maintenu», a-t-il souligné sur un ton apaisant.
Atténuer des aspects «crispants»
L’exécutif veut calmer le jeu d’autant que la tension monte également en Martinique voisine où un appel à la grève générale lancé par 17 organisations syndicales aux revendications variées, dont la fin de l’obligation vaccinale pour les soignants, a conduit à des blocages qui ont paralysé une bonne partie de l’activité économique.
Le président du Conseil départemental de la Guadeloupe, Jean-Philippe Courtois, interrogé sur RCI Guadeloupe après la réunion avec Jean Castex, a estimé que les élus n’étaient «pas forcément satisfaits sur tous les points» mais a salué le fait d’«avoir été écoutés et qu’il y ait eu quelque peu une volonté d’atténuer le point de vue du gouvernement sur certains aspects qui aujourd’hui sont crispants ou bloquants sur le territoire».
«Je ne peux pas dire que les conditions de retour au calme sont réunies, je pense qu’il faut continuer à travailler», a pour sa part déclaré au micro de RCI le député Max Mathiasin, qui a assuré que les élus n’avaient «pas voulu (se) substituer aux organisations syndicales» en demandant à rencontrer le chef du gouvernement.
Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire en Guadeloupe a déclaré lundi dans un communiqué «n’avoir eu aucune réunion, ni avec les parlementaires, ni avec les élus de Guadeloupe concernant les revendications portées par le collectif d’organisations et confirment n’avoir mandaté quiconque pour négocier quoique ce soit en son nom».
«Fusil à pompes»
La Guadeloupe, qui connaît un fort taux de chômage atteignant 35% chez les jeunes, est secouée aujourd’hui par un mouvement, ayant pour origine la contestation de l’obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences dans la nuit de jeudi à vendredi, quand ont débuté des violences et des pillages.
Menace avec un «fusil à pompe», médecin «tenu en joue», l’Agence régionale de santé de Guadeloupe a fustigé «les agressions physiques que les professionnels de santé ont subies ces derniers jours alors qu’ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de Guadeloupe».
Face à une situation se détériorant rapidement, le gouvernement a envoyé 200 policiers et gendarmes, ainsi que 50 membres des unités du GIGN et du Raid – déployés dès leur descente d’avion -, portant à 2250 les forces mobilisées sur place, tandis que le préfet a instauré un couvre-feu entre 18 h 00 et 05 h 00, jusqu’au 23 novembre.
Les troubles se sont poursuivis durant le week-end, conduisant le rectorat à suspendre lundi l’accueil des élèves «dans les écoles, collèges et lycées». Mais la nuit de dimanche à lundi a été plus calme que la précédente selon la préfecture, pour qui la mobilisation des forces de l’ordre «a permis d’empêcher dans les centres-villes et en zone rurale, la majorité des tentatives de regroupement et d’atteinte aux biens».
Depuis l’été, le taux de vaccination a progressé en Guadeloupe, avec désormais un taux de près de 90% des soignants vaccinés, et approchant 50% dans la population générale – loin toutefois des plus de 75% de vaccinés en métropole. (AFP)
L’exécutif a vivement condamné lundi les violences urbaines et pillages et appelé au calme face à la «crise très explosive» en Guadeloupe, en proie à une contestation sociale liée à l’obligation vaccinale contre le Covid, en reconnaissant «un dialogue nécessaire» avec les élus.
Après avoir «condamné avec la plus extrême fermeté» les violences, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la création d’une «instance de dialogue» afin de «convaincre et d’accompagner individuellement, humainement» les professionnels concernés par l’obligation vaccinale. Finalement testé positif au Covid-19, il s’exprimait à l’issue d’une réunion qui s’est tenue en visioconférence avec les élus de l’île antillaise.
«Une mission du ministère de l’Intérieur sera à pied d’œuvre sur place dès demain pour examiner avec eux les voies et moyens pour permettre les conditions de déploiement de l’obligation vaccinale et discuter aussi des sujets propres au fonctionnement du service départemental d’incendie et de secours de Guadeloupe», a poursuivi le chef du gouvernement, alors que les pompiers font partie des forces vives de la contestation.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a assuré la Guadeloupe de la «solidarité» de la nation et demandé de «ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation». «On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques» et «il faut que «l’ordre public soit maintenu», a-t-il souligné sur un ton apaisant.
Atténuer des aspects «crispants»
L’exécutif veut calmer le jeu d’autant que la tension monte également en Martinique voisine où un appel à la grève générale lancé par 17 organisations syndicales aux revendications variées, dont la fin de l’obligation vaccinale pour les soignants, a conduit à des blocages qui ont paralysé une bonne partie de l’activité économique.
Le président du Conseil départemental de la Guadeloupe, Jean-Philippe Courtois, interrogé sur RCI Guadeloupe après la réunion avec Jean Castex, a estimé que les élus n’étaient «pas forcément satisfaits sur tous les points» mais a salué le fait d’«avoir été écoutés et qu’il y ait eu quelque peu une volonté d’atténuer le point de vue du gouvernement sur certains aspects qui aujourd’hui sont crispants ou bloquants sur le territoire».
«Je ne peux pas dire que les conditions de retour au calme sont réunies, je pense qu’il faut continuer à travailler», a pour sa part déclaré au micro de RCI le député Max Mathiasin, qui a assuré que les élus n’avaient «pas voulu (se) substituer aux organisations syndicales» en demandant à rencontrer le chef du gouvernement.
Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire en Guadeloupe a déclaré lundi dans un communiqué «n’avoir eu aucune réunion, ni avec les parlementaires, ni avec les élus de Guadeloupe concernant les revendications portées par le collectif d’organisations et confirment n’avoir mandaté quiconque pour négocier quoique ce soit en son nom».
«Fusil à pompes»
La Guadeloupe, qui connaît un fort taux de chômage atteignant 35% chez les jeunes, est secouée aujourd’hui par un mouvement, ayant pour origine la contestation de l’obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences dans la nuit de jeudi à vendredi, quand ont débuté des violences et des pillages.
Menace avec un «fusil à pompe», médecin «tenu en joue», l’Agence régionale de santé de Guadeloupe a fustigé «les agressions physiques que les professionnels de santé ont subies ces derniers jours alors qu’ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de Guadeloupe».
Face à une situation se détériorant rapidement, le gouvernement a envoyé 200 policiers et gendarmes, ainsi que 50 membres des unités du GIGN et du Raid – déployés dès leur descente d’avion -, portant à 2250 les forces mobilisées sur place, tandis que le préfet a instauré un couvre-feu entre 18 h 00 et 05 h 00, jusqu’au 23 novembre.
Les troubles se sont poursuivis durant le week-end, conduisant le rectorat à suspendre lundi l’accueil des élèves «dans les écoles, collèges et lycées». Mais la nuit de dimanche à lundi a été plus calme que la précédente selon la préfecture, pour qui la mobilisation des forces de l’ordre «a permis d’empêcher dans les centres-villes et en zone rurale, la majorité des tentatives de regroupement et d’atteinte aux biens».
Depuis l’été, le taux de vaccination a progressé en Guadeloupe, avec désormais un taux de près de 90% des soignants vaccinés, et approchant 50% dans la population générale – loin toutefois des plus de 75% de vaccinés en métropole. (AFP)