À l'Assemblée nationale française, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié la France pour son soutien face à la guerre en cours dans son pays.
Ce vendredi, le chef d'État ukrainien, en visite officielle en France, a prononcé un discours qui se voulait émouvant et puissant, exprimant sa gratitude envers la France pour son soutien continu et exhortant l'Europe à rester unie face à "l'agression russe" en Ukraine.
"Votre aviation de combat, vos chasseurs de combat prouveront que l'Europe est plus forte que le mal qui a osé la menacer. Nous pouvons prouver la puissance de notre alliance", a déclaré Zelensky devant les députés français.
Remerciant personnellement le Président français Emmanuel Macron, Zelensky a ajouté : "Je voudrais te remercier de ne pas avoir laissé l'Europe sans leader à un moment décisif." Il a insisté sur la nécessité d'un soutien constant et efficace pour garantir que l'Europe ne retourne pas à une époque de conflit.
S'adressant directement aux Français en français, il a ajouté : "France, je vous remercie d'être à nos côtés pour défendre la vie." Le Président ukrainien a souligné le rôle crucial des familles françaises qui ont aidé les réfugiés ukrainiens, et l'importance des armes, formations, et systèmes de défense anti-aérienne fournis par la France.
Dans un passage marquant de son discours, et faisant référence aux commémorations actuelles du Débarquement de Normandie, Zelensky a comparé Vladimir le Président russe Vladimir Poutine à Adolf Hitler, dirigeants de l'Allemagne nazie. "Poutine peut-il gagner cette bataille ? Non, car nous n'avons pas le droit de perdre… C'est le contraire de l'Europe, voilà ce que c'est Poutine." Il a exhorté à ne pas laisser le mal triompher et à ne pas permettre la division de l'Europe.
Zelensky a également rappelé l'importance historique de la bataille pour l'Ukraine, affirmant qu'elle est aussi significative pour l'Europe que les batailles gagnées par les générations précédentes. Il a souligné que "l'ennemi commun" de l'Europe ne respecte pas le droit de vivre librement. "Ce régime russe ne connaît pas de limites, l'Europe ne lui suffit plus", a-t-il allégué, faisant état d'ambitions russes sur d'autres continents, notamment en Afrique.
Concluant son discours, Zelensky a rappelé les horreurs de la guerre et a argué que la menace russe ne se limitait pas à l'Ukraine, mais pouvait s'étendre à d'autres peuples européens et au-delà. "L'Europe n'est plus un continent de paix. Le nazisme revient, des déportations reviennent, la haine est devenue un nouveau culte russe."
Cette intervention de Zelensky à l'Assemblée nationale s'inscrit dans une série de discours visant à mobiliser le soutien européen pour l'Ukraine, soulignant la nécessité d'une action unifiée pour contrer "l'agression russe" et préserver les "valeurs démocratiques en Europe".
Lors de son discours préliminaire avant l'intervention de Zelensky, la Présidente de l'Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet, a exprimé la solidarité de l'Union européenne avec l'Ukraine face à "la guerre d'invasion russe". Le chef d'État Ukrainien sera accueilli ce vendredi soir à l'Élysée par le Président français Emmanuel Macron.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté". [AA]