Avec un message en hébreu publié sur les réseaux sociaux et des appels aux juifs dans le monde à se mobiliser contre l’invasion russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a comme rarement auparavant mis en avant sa foi pour élargir le soutien à son pays.
En 2020, dans un entretien avec le site Times of Israel, il décrivait la religion comme une affaire personnelle et expliquait avoir reçu « une éducation juive ordinaire » et que « la plupart des familles juives en URSS n’étaient pas religieuses ».
Lorsqu’il a été élu président en 2019, c’est sur une Bible que l’ancien comédien a prêté serment.
Mais depuis l’invasion le 24 février de l’Ukraine par la Russie – deux pays de l’ex-URSS – M. Zelensky, omniprésent sur les réseaux sociaux, a su rallier un soutien à travers le monde grâce à ses publications vigoureuses, parfois directement adressées à la communauté juive.
Mercredi, après une frappe russe contre la tour de la télévision à Kyiv située tout près du site du massacre nazi de Babi Yar devenu un mémorial, il a publié un message en hébreu sur Telegram et Facebook.
« Il est important que des millions de Juifs à travers le monde ne restent pas silencieux. Le nazisme est né dans le silence », a-t-il écrit.
Puis jeudi, lors d’une conférence de presse, il s’est dit reconnaissant après avoir vu une « belle photo de gens drapés dans le drapeau ukrainien au Mur des Lamentations », site le plus sacré où les juifs peuvent prier, à Jérusalem.
Mais le président ukrainien, qui dit avoir de la famille en Israël et avoir visité le pays à plusieurs reprises, a aussitôt ajouté qu’il n’avait pas eu l’impression que « le gouvernement israélien s’était lui-même drapé dans le drapeau ukrainien », d’après plusieurs sources ayant assisté à la conférence de presse.
Ces commentaires sont apparus comme une tentative de renforcer le soutien à l’Ukraine à travers la communauté juive, alors qu’en Israël, le premier ministre Naftali Bennett a évité toute condamnation trop virulente de l’offensive russe, afin de préserver les relations avec Moscou.
« Rôle unique »
Mais cet appel du pied en direction des Juifs est davantage qu’une simple tactique, estime Nathan Sharansky, ancien prisonnier soviétique et célèbre refuznik, qui connaît personnellement le président ukrainien.
Pour M. Sharansky, le chef d’État s’inscrit dans une tradition de Juifs d’Europe de l’Est confrontés à la mort dans leur combat contre les autocraties.
« Sa judéité est importante pour lui. Ce n’est pas un Juif qui cache sa judéité et ce n’est pas un Juif qui se cherche une autre identité », explique à l’AFP M. Sharansky, qui dit s’être entretenu ces derniers jours avec le chef de cabinet du président ukrainien.
Le fait qu’il soit juif peut aussi se révéler un atout, notamment pour contrer l’antisémitisme, ajoute M. Sharansky.
« Ce rôle unique que joue Zelensky dans l’unification de la nation ukrainienne, sans cacher son identité juive, peut clairement aider à surmonter de nombreux préjugés », estime-t-il. D’autant plus que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son offensive comme devant « dénazifier » l’Ukraine.
La Jewish Telegraph Agency, agence de presse vieille de plus de 100 ans couvrant les affaires du monde juif, a estimé cette semaine que le leadership de M. Zelensky « résonnait […] chez les juifs du monde entier ».
Pour Lisa Maurice, maître de conférences en lettres classiques à l’université Bar Ilan près de Tel-Aviv, le style de Volodymyr Zelensky s’inscrit aussi dans une certaine tradition juive.
« Nous sommes toujours ce petit bonhomme face au grand », explique-t-elle en citant David et Goliath.
« Tous nos héros, même les héros militaires, combattent non pas parce qu’ils le veulent ou qu’ils sont agressifs, mais parce que c’est la chose à faire. C’est une tradition très forte dans le judaïsme », ajoute-t-elle, précisant faire référence aux récits fondateurs du judaïsme plutôt qu’à la politique défensive israélienne actuelle.
Pour l’auteure et artiste américaine Molly Crabapple, « en tant que juive, il est impossible de ne pas se sentir fière du courage, de la dignité et de l’aplomb dont fait preuve Zelensky actuellement ». (AFP)
En 2020, dans un entretien avec le site Times of Israel, il décrivait la religion comme une affaire personnelle et expliquait avoir reçu « une éducation juive ordinaire » et que « la plupart des familles juives en URSS n’étaient pas religieuses ».
Lorsqu’il a été élu président en 2019, c’est sur une Bible que l’ancien comédien a prêté serment.
Mais depuis l’invasion le 24 février de l’Ukraine par la Russie – deux pays de l’ex-URSS – M. Zelensky, omniprésent sur les réseaux sociaux, a su rallier un soutien à travers le monde grâce à ses publications vigoureuses, parfois directement adressées à la communauté juive.
Mercredi, après une frappe russe contre la tour de la télévision à Kyiv située tout près du site du massacre nazi de Babi Yar devenu un mémorial, il a publié un message en hébreu sur Telegram et Facebook.
« Il est important que des millions de Juifs à travers le monde ne restent pas silencieux. Le nazisme est né dans le silence », a-t-il écrit.
Puis jeudi, lors d’une conférence de presse, il s’est dit reconnaissant après avoir vu une « belle photo de gens drapés dans le drapeau ukrainien au Mur des Lamentations », site le plus sacré où les juifs peuvent prier, à Jérusalem.
Mais le président ukrainien, qui dit avoir de la famille en Israël et avoir visité le pays à plusieurs reprises, a aussitôt ajouté qu’il n’avait pas eu l’impression que « le gouvernement israélien s’était lui-même drapé dans le drapeau ukrainien », d’après plusieurs sources ayant assisté à la conférence de presse.
Ces commentaires sont apparus comme une tentative de renforcer le soutien à l’Ukraine à travers la communauté juive, alors qu’en Israël, le premier ministre Naftali Bennett a évité toute condamnation trop virulente de l’offensive russe, afin de préserver les relations avec Moscou.
« Rôle unique »
Mais cet appel du pied en direction des Juifs est davantage qu’une simple tactique, estime Nathan Sharansky, ancien prisonnier soviétique et célèbre refuznik, qui connaît personnellement le président ukrainien.
Pour M. Sharansky, le chef d’État s’inscrit dans une tradition de Juifs d’Europe de l’Est confrontés à la mort dans leur combat contre les autocraties.
« Sa judéité est importante pour lui. Ce n’est pas un Juif qui cache sa judéité et ce n’est pas un Juif qui se cherche une autre identité », explique à l’AFP M. Sharansky, qui dit s’être entretenu ces derniers jours avec le chef de cabinet du président ukrainien.
Le fait qu’il soit juif peut aussi se révéler un atout, notamment pour contrer l’antisémitisme, ajoute M. Sharansky.
« Ce rôle unique que joue Zelensky dans l’unification de la nation ukrainienne, sans cacher son identité juive, peut clairement aider à surmonter de nombreux préjugés », estime-t-il. D’autant plus que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son offensive comme devant « dénazifier » l’Ukraine.
La Jewish Telegraph Agency, agence de presse vieille de plus de 100 ans couvrant les affaires du monde juif, a estimé cette semaine que le leadership de M. Zelensky « résonnait […] chez les juifs du monde entier ».
Pour Lisa Maurice, maître de conférences en lettres classiques à l’université Bar Ilan près de Tel-Aviv, le style de Volodymyr Zelensky s’inscrit aussi dans une certaine tradition juive.
« Nous sommes toujours ce petit bonhomme face au grand », explique-t-elle en citant David et Goliath.
« Tous nos héros, même les héros militaires, combattent non pas parce qu’ils le veulent ou qu’ils sont agressifs, mais parce que c’est la chose à faire. C’est une tradition très forte dans le judaïsme », ajoute-t-elle, précisant faire référence aux récits fondateurs du judaïsme plutôt qu’à la politique défensive israélienne actuelle.
Pour l’auteure et artiste américaine Molly Crabapple, « en tant que juive, il est impossible de ne pas se sentir fière du courage, de la dignité et de l’aplomb dont fait preuve Zelensky actuellement ». (AFP)