Guerre en Ukraine - Des bombardements à Kyiv avant la reprise des pourparlers

Mardi 15 Mars 2022

Des bombardements ont touché mardi matin plusieurs immeubles à Kyiv, faisant au moins deux morts, au moment où l’armée russe amplifie son offensive en Ukraine, avant la reprise des pourparlers qui entretiennent une timide lueur d’espoir.
 
Sur Facebook, les services d’urgence ont indiqué qu’une « frappe » avait visé un bâtiment de 15 étages dans le quartier de Sviatochine, dans l’ouest de la capitale ukrainienne, provoquant l’incendie de tout l’immeuble.  
 
« Deux corps sans vie ont été retrouvés sur place », ont affirmé les secours, ajoutant avoir pu sauver 27 personnes. Selon cette source, des tirs ont aussi visé un autre immeuble du quartier, causant un faible incendie.  
 
Les services d’urgence ont par ailleurs indiqué qu’une frappe avait atteint mardi matin un immeuble de neuf étages dans le nord-ouest de Kyiv, dans le quartier de Podil. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours.  
 
Cette explosion a soufflé toutes les vitres de l’immeuble et de ceux à proximité, selon un journaliste de l’AFP sur place. En début de matinée, plusieurs personnes jetaient par les fenêtres des débris depuis les appartements ravagés du bâtiment.
 
Au vingtième jour de guerre, la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue à cette crise devait reprendre mardi après une « pause technique » annoncée la veille en fin par le chef des négociateurs ukrainiens.
 
Cette fois, les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel en Biélorussie voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne.
 
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait noté samedi une approche nouvelle, « fondamentalement différente », de Moscou dans les négociations. Dans la nuit de lundi à mardi, il a affirmé via une vidéo publiée sur sa page Facebook que les Russes avaient « déjà commencé à comprendre qu’ils ne parviendront à rien par la guerre ». « On m’a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons », a indiqué le chef de l’État. « Mais attendons de voir ».
 
Irruption télévisée
 
De son côté, son homologue russe Vladimir Poutine avait évoqué vendredi des « avancées » au cours de ces différentes tractations tandis que l’armée russe accroissait son action sur le sol ukrainien, y compris dans des régions jusque-là épargnées.
 
« L’ennemi continue son offensive contre notre État. […] Les forces d’occupation continuent de mener des frappes avec des missiles et des bombes, de l’artillerie et des chars sur des infrastructures et des quartiers civils », a dénoncé l’état-major de l’armée ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi.
 
Le Kremlin a évoqué lundi « la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées ».
 
Les combats se sont ainsi intensifiés ces derniers jours autour de Kyiv, presque entièrement encerclée. Plus de la moitié de ses trois millions d’habitants ont fui. La capitale est « en état de siège », selon un conseiller du président ukrainien.
 
Par ailleurs, M. Zelensky s’est dit « reconnaissant envers les Russes qui ne cessent d’essayer de transmettre la vérité. A ceux qui combattent la désinformation et disent la vérité, les faits réels à leurs amis et à leurs proches. Et personnellement à la femme qui est entrée dans le studio de Channel One avec une affiche contre la guerre ».
 
Une femme – identifiée par l’ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, une employée de la chaîne – a fait irruption lundi soir pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie avec une pancarte critiquant l’offensive en Ukraine, une scène rarissime en Russie.
 
Sur sa pancarte, on pouvait lire « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici ». La vidéo de l’incident s’est propagée comme traînée de poudre sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un « courage extraordinaire ».
 
L’utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l’intervention russe en Ukraine est notamment passible de poursuites. Des lois prévoient de lourdes peines
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