Guerre en Ukraine - Évacuations en cours à Marioupol, visite surprise de Nancy Pelosi à Kiev

Dimanche 1 Mai 2022

Des dizaines de civils ont été évacués dimanche de la ville de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, où ils étaient piégés dans le complexe sidérurgique d’Azovstal avec les militaires ukrainiens qui résistent encore sous les bombes russes.
 
L’ONU a confirmé que cette opération, commencée samedi et menée en coordination entre l’Ukraine, la Russie et le CICR, se poursuivait.
 
« L’évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d’environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l’Ukraine). Demain on va les accueillir à Zaporijjia », une ville située à l’ouest de Marioupol, a écrit sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky.  
 
Le ministère russe de la Défense a quant à lui assuré que « grâce à l’initiative du président russe Vladimir Poutine, 80 civils, dont des femmes et des enfants, détenus par des nationalistes ukrainiens, ont été secourus du territoire de l’usine d’Azovstal à Marioupol […], évacués vers le village de Bezimennoïé dans la République populaire de Donetsk (sous contrôle russe, NDLR), où ils ont reçu un logement, de la nourriture et l’assistance médicale nécessaire ».
 
« Les civils […] qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kyiv ont été transférés à des représentants de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge », a ajouté le ministère.
 
Des bus avec la lettre Z
 
Une vidéo diffusée par le ministère de la Défense russe montre un convoi de voitures et de bus roulant dans le noir, ornés de la lettre « Z », symbole des forces armées russes dans ce conflit.
 
L’ONU a confirmé « une opération d’évacuation » en cours. Celle-ci a été lancée « en coordination avec le CICR et les parties au conflit », a indiqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires. Il a souligné ne pouvoir donner d’autre détail pour des raisons de sécurité.
 
Des milliers de civils avaient pu quitter depuis le début de la guerre le 24 février Marioupol, ville portuaire peuplée avant la guerre d’un demi-million d’habitants et désormais sous contrôle russe après des semaines de bombardements qui l’on presqu’entièrement détruite et on fait au moins 20 000 morts, selon les Ukrainiens.  
 
Mais c’est la première fois, après de multiples tentatives avortées malgré l’intercession de responsables étrangers et du pape François, que des civils retranchés dans le complexe d’Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne écrasée sous les bombes russes, peuvent en sortir.
 
« Marioupol, ville de Marie »
 
Le pape avait renouvelé dimanche son appel, lors de la prière de l’Angélus au Vatican, à l’ouverture de couloirs humanitaires sécurisés pour évacuer les civils de « Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare ».
 
De nouvelles images satellites de Maxar Technologies prises le 29 avril ont montré que presque tous les bâtiments de l’immense complexe sidérurgique avaient été détruits par les bombardements, les militaires ukrainiens et les civils se terrant dans les nombreuses galeries souterraines datant de l’époque soviétique, attaquées selon Kyiv avec des bombes perforantes de très forte puissance.
 
Le commandant de la 36e brigade ukrainienne de fusiliers marins retranchés à Azovstal, Serguiï Volynsky, avait ainsi indiqué jeudi qu’une bombe russe avait détruit l’hôpital de campagne souterrain mis en place sur le site.  
 
« Toute l’infrastructure médicale, la salle d’opération ont été anéanties. Beaucoup de nos gars ont été tués sur le coup. Beaucoup de blessés ont reçu de nouvelles blessures. La situation devient encore plus critique », avait-il transmis au site ukrainien Levy Bereg, alors que la veille il faisait déjà état de 600 soldats blessés et de centaines de civils.
 
Confrontée à une lente progression des forces russes, en supériorité numérique et mieux dotée en armements lourds, dans l’est de son territoire après les avoir mises en échec autour de Kyiv au début de l’offensive, l’Ukraine a reçu ce week-end la visite, non annoncée, d’une délégation du Congrès américain avec à sa tête la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, reçue par Volodymyr Zelensky.
 
« Notre délégation s’est rendue à Kyiv pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier : les États-Unis sont aux côtés de l’Ukraine », a souligné la délégation du Congrès, garant de l’aide américaine qui va notamment passer par un programme Lend-Lease (Prêt-Bail), semblable à celui mis en place par les États-Unis pour ses alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
 
Cette visite intervenait une semaine après le déplacement à Kyiv du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin, qui avaient annoncé une aide supplémentaire de plus de 700 millions de dollars. (AFP)
 
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