Guerre en Ukraine - Kherson bombardée, Moscou augmente la production des armes « les plus puissantes »

Dimanche 11 Décembre 2022

Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans des bombardements russes qui ont visé la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré dimanche son gouverneur Iaroslav Ianouchevitch. 
 
La ville de Kherson a été reprise en novembre par les forces ukrainiennes lors d’une contre-offensive, qui a entraîné le retrait des forces russes passées sur la rive gauche du fleuve Dniepr.  
 
« L’ennemi a de nouveau attaqué les quartiers résidentiels de Kherson », a déclaré le gouverneur, sur son compte Telegram, affirmant que l’armée russe avait frappé une maternité, un café et un immeuble d’habitation.
 
« La nuit dernière, deux personnes ont été tuées par des bombardements russes » dans la région, a déclaré le gouverneur, précisant que l’électricité avait été rétablie « à près de 90 % » dans la ville elle-même et ses environs.  
 
Il a ajouté que cinq autres personnes avaient été blessées à des degrés divers dans les « 45 frappes » qui ont visé la région avec de l’artillerie, des lance-roquettes multiples, des chars et des mortiers.  
 
Avant leur retraite en novembre, les forces russes ont détruit les infrastructures des services publics de base de la ville et ont depuis bombardé à plusieurs reprises Kherson.
 
Dans la ville d’Odessa, au bord de la mer Noire, les coupures d’électricité d’urgence se poursuivaient à la suite d’attaques de drones russes, a déclaré dimanche Sergiy Bratchuk, porte-parole de l’administration régionale.
 
Les autorités ont également déclaré que des « interruptions de l’approvisionnement en eau » s’étaient produites en raison de pannes d’électricité dans certains quartiers de la ville.
 
Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que plus de 1,5 million de personnes se sont retrouvées sans électricité dans la région d’Odessa après des frappes russes au moyen de drones iraniens.  
 
Odessa était une destination de vacances prisée de nombreux Ukrainiens et Russes avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février.  
 
La production d’armes accélère
 
L’ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, a affirmé dimanche que Moscou fabriquait les « moyens de destruction les plus puissants » basés sur de « nouveaux principes », en menaçant de s’en servir contre l’Occident.
 
« Notre ennemi ne s’est pas retranché uniquement dans le Gouvernement de Kyiv (une entité territoriale administrative de la Russie impériale, NDLR) […] Il est aussi en Europe, en Amérique du Nord, au Japon, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres endroits ayant prêté allégeance aux nazis de notre temps », a écrit M. Medvedev.
 
« Voilà pourquoi nous intensifions la production des moyens de destruction les plus puissants, y compris ceux basés sur de nouveaux principes », a-t-il poursuivi dans un message publié tôt dimanche matin sur son compte Telegram.
 
Il n’a pas détaillé ces nouveaux principes, mais faisait, semble-t-il, référence notamment aux nouvelles générations d’armes hypersoniques que Moscou se targue de développer activement ces dernières années.
 
Le spectre d’une guerre nucléaire est revenu après l’offensive en Ukraine en février, soulignant l’érosion de l’architecture de sécurité mondiale datant de la guerre froide.
 
Les revers militaires russes, au cours des derniers mois, ont fait craindre que Moscou n’envisage, pour renverser la tendance, de se servir de son arsenal nucléaire.
 
Cette semaine, le président russe Vladimir Poutine a relativisé le risque d’un tel recours en soulignant que ces armes étaient « un moyen de défense » destiné à une « frappe en représailles ».
 
Vendredi, il a aussi évoqué la possibilité que la Russie modifie sa doctrine militaire en introduisant la possibilité d’une frappe préventive pour désarmer un ennemi.
 
Le département d’État américain a condamné ces dernières déclarations, estimant que « toute discussion, même vague, sur les armes nucléaires est absolument irresponsable. » (AFP)
 
 
 
 
 
Nombre de lectures : 106 fois