Guerre en Ukraine - Kiev dit avoir contré une nouvelle salve de missiles, Moscou revendique un succès

Jeudi 18 Mai 2023

L’Ukraine a affirmé jeudi avoir abattu dans la nuit la quasi-totalité des missiles russes ayant visé Kyiv et plusieurs régions, faisant un mort à Odessa (sud), Moscou se félicitant à l’inverse d’avoir « détruit » toutes ses cibles.
 
Cette neuvième série de frappes de missiles russes visant en particulier la capitale depuis le début du mois intervient à l’heure où Kyiv dit achever ses préparatifs en vue d’une offensive d’ampleur pour bouter les Russes hors du territoire ukrainien.
 
Au cours de cette dernière « attaque nocturne », les forces ukrainiennes ont réussi à détruire « 33 cibles aériennes – 29 missiles et 4 drones ! », a déclaré le commandant de l’armée de l’air, Mykola Olechtchouk, sur un total de 30 missiles tirés par la Russie, selon la hiérarchie militaire.
 
À l’inverse, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir « atteint » et « détruit » toutes les cibles de ses frappes nocturnes.
 
Il n’a pas précisé quels objectifs étaient visés, se bornant à souligner que des « stocks significatifs d’armements et de munitions » ukrainiens avaient été détruits et que des déplacements de troupes avaient été « enrayés ».
 
L’administration civile et militaire de Kyiv a jugé que les attaques russes menées depuis début mai étaient « sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété ».  
 
Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale.  
 
« Toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kyiv ont été détectées et détruites », a-t-elle affirmé.
 
Dans le port d’Odessa, sur la mer Noire, une personne a été tuée et deux autres blessées lors d’une attaque contre un site industriel, selon un porte-parole de l’armée.
 
L’armée a également fait état d’attaques de « missiles de croisière » dans la région de Vinnytsia (centre ouest), et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskiï (ouest).
 
Réunion à l’ONU et G7
 
Ces nouvelles attaques interviennent au lendemain de la prolongation par Moscou et Kyiv de l’accord céréalier pour deux mois, si important pour la sécurité alimentaire mondiale.
 
Jeudi, un train de marchandises transportant des céréales a déraillé sans faire de victimes en Crimée annexée par la Russie, selon les autorités, en pleine vague d’incidents et de sabotages régulièrement imputés par Moscou à Kyiv.
 
Dans un communiqué, les chemins de fer locaux ont affirmé que l’incident était le résultat des agissements de « tierces personnes », euphémisme semblant faire référence à un sabotage et une formulation employée précédemment lors de déraillements début mai dans une région russe frontalière de l’Ukraine.
 
Un responsable parlementaire russe a évoqué lui une déflagration due à un engin explosif, sans que les autorités compétentes n’attestent cette thèse à ce stade.
 
Sur le front diplomatique, l’émissaire chinois envoyé, Li Hui, a conclu mercredi une visite de deux jours à Kyiv où il a eu des discussions sur le « règlement » du conflit.
 
La présidence ukrainienne n’a pas souhaité confirmer un entretien entre le diplomate et Volodymyr Zelensky, mais Pékin, dans un communiqué, a dit que les deux hommes s’étaient bien vus, sans donner plus de détails.
 
Sans surprise, le déplacement de M. Li – le plus haut responsable chinois à s’être rendu en Ukraine depuis le début de l’invasion russe – n’a permis aucune percée.
 
Sa tournée en Europe doit le mener vendredi en Pologne, puis dans les jours qui suivent en Allemagne, en France et en Russie.
 
Toujours sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir jeudi (15 h heure de l’Est) pour évoquer la situation en Ukraine, à la veille du début du Sommet du G7 à Hiroshima (Japon) où le renforcement des sanctions pour étrangler davantage l’économie russe sera au menu.
 
L’Ukraine célèbre par ailleurs jeudi la Journée de la « vychyvanka », ces chemises amples brodées traditionnelles devenues un symbole de l’unité nationale contre l’invasion russe.
 
Volodymyr Zelensky a ainsi salué sur Telegram « la force de notre culture » face aux « régimes totalitaires », célébrant à l’occasion le 79e anniversaire commémorant le début de la déportation des Tatars de Crimée, une minorité musulmane, par les autorités soviétiques. (AFP)
 
 
 
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