Guerre en Ukraine - Kiev refuse les évacuations vers la Russie, reprise des négociations

Lundi 7 Mars 2022

L’Ukraine a refusé lundi d’évacuer vers la Russie des civils menacés par l’avancée des troupes russes, une proposition russe qualifiée de « cynique » par Paris, mais devait retrouver la partie adverse dans l’après-midi pour un nouveau round de négociations sur les questions humanitaires.
 
Au douzième jour de l’invasion russe, Moscou a annoncé l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’évacuation de civils de plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale Kyiv, que l’armée russe encercle, et Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans l’est, sous un feu nourri depuis plusieurs jours.
 
Mais la moitié de ces couloirs rejoignent la Russie ou la Biélorussie, depuis laquelle l’armée russe est aussi entrée en Ukraine le 24 février, et ont aussitôt été rejetés par le gouvernement ukrainien.
 
« Ce n’est pas une option acceptable », a déploré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
 
« Tout ça n’est pas sérieux, c’est du cynisme moral et politique, qui m’est insupportable », a renchéri le président français Emmanuel Macron, un des rares dirigeants occidentaux qui continuent à échanger avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine.  
 
Selon l’armée russe, la décision d’ouvrir des couloirs humanitaires a été prise après une « demande personnelle » du président français adressée à son homologue russe et des cessez-le-feu locaux ont bien débuté à 7 h GMT.
 
Le représentant russe aux pourparlers entre Moscou et Kyiv, Vladimir Medinski, a lui accusé l’Ukraine d’empêcher l’évacuation des civils de zones de combats et de les « utiliser directement et indirectement, y compris comme bouclier humain, ce qui est bien sûr un crime de guerre ».
 
Russes et Ukrainiens devaient néanmoins se retrouver vers 14 h GMT, à la frontière polono-biélorusse, pour un troisième round de négociations consacré aux couloirs humanitaires. Les deux précédents rounds n’ont pas donné de résultats concrets.  
 
Les couloirs humanitaires, dont le principe avait été négocié lors du deuxième round le 3 mars, sont notamment restés lettre morte. Deux tentatives d’évacuation ont ainsi échoué à Marioupol (sud-est), ville portuaire assiégée sur la mer d’Azov.
 
Une route d’évacuation de Marioupol était « minée », a indiqué lundi le directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Dominik Stillhart, en soulignant la difficulté à « amener les deux parties à un accord qui soit concret, exploitable et précis ». (AFP)
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