Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné vendredi de renforcer la sécurité de la frontière avec la Biélorussie face à l’arrivée dans ce pays allié de Moscou de combattants du groupe paramilitaire Wagner après une rébellion avortée en Russie.
« Sur décision de l’état-major, le commandant en chef [Valery] Zaloujny et le général [Serguiï] Naïev ont reçu l’ordre de renforcer la direction nord afin de garantir la paix », a indiqué M. Zelensky dans une vidéo diffusée sur Telegram.
Il a indiqué avoir été informé vendredi de la situation en Biélorussie par les services de renseignement ukrainiens et étrangers, ainsi que par les gardes-frontières.
Dans un précédent message, M. Zelensky a évoqué des « mesures pour renforcer cette zone », sans les détailler.
Après sa révolte avortée en Russie il y a une semaine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a accepté de s’exiler en Biélorussie à la faveur d’une médiation menée par le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou.
Aux termes de cet accord, les combattants de Wagner ont le choix de partir en Biélorussie, de s’engager dans l’armée russe régulière ou de retourner à la vie civile. Le ministère russe de la Défense doit récupérer leurs armes lourdes.
M. Loukachenko a lui estimé que l’armée biélorusse pourra bénéficier de « l’expérience » des commandants de Wagner, bien qu’il ait aussi minimisé les activités que le groupe sera autorisé à mener dans le pays.
L’Ukraine a dit à plusieurs reprises craindre une attaque depuis la Biélorussie, qui abrite des troupes russes mais dont les propres soldats ne participent pas directement à l’invasion lancée par Moscou.
Le chef de l’armée ukrainienne veut plus d’armes
L’armée ukrainienne est limitée dans sa contre-offensive par un manque d’armement, notamment d’avions de combat, estime son commandant en chef Valery Zaloujny dans un entretien publié vendredi par le Washington Post.
« Ça m’agace », lance-t-il à propos des Occidentaux qui se plaignent des lents progrès de Kyiv face aux Russes, alors qu’il souhaiterait qu’ils leur livrent des armes plus rapidement.
Pour rivaliser avec la puissance aérienne russe, l’Ukraine a besoin des avions de combat F-16 promis au plus vite, martèle le général en chef.
« Nous n’avons pas besoin de 120 avions. Je ne vais pas menacer la planète entière. Un petit nombre sera suffisant », dit-il encore dans les colonnes du quotidien américain. « Mais ils sont nécessaires, il n’y a pas d’autre solution ».
Il se plaint aussi d’un manque d’artillerie face au déluge de feu russe.
Si Valery Zaloujny dit être en contact permanent avec ses partenaires occidentaux, comme le chef d’état-major américain Mark Milley, ce ne sont pas eux qui prennent les décisions, regrette-t-il.
« Pendant que des décisions sont prises, il est évident que beaucoup de personnes meurent, chaque jour, et en grand nombre. Simplement parce que les décisions ne sont pas prises tout de suite », déclare-t-il encore au Washington Post.
« Nous leur donnons toute l’aide possible », a déclaré de son côté Mark Milley à la presse vendredi. Leur livrer des F-16 ou des missiles tactiques ATACMS, est « sur la table, mais aucune décision n’a été prise pour l’instant », a-t-il ajouté.
La contre-offensive « va plus lentement qu’on l’avait prédit », a-t-il estimé, mais « la guerre, c’est comme ça ». « Ça ne me surprend pas du tout. »
L’armée ukrainienne fait néanmoins « des avancées continues », « 500, 1000, 2000 mètres par jour, ce genre de choses », a encore noté le chef d’état-major américain. (AFP)