Le géant pétrolier polonais PKN Orlen a annoncé samedi que son partenaire russe avait cessé de lui livrer du pétrole par l’oléoduc Droujba dans le cadre du dernier contrat en vigueur, qui couvrait environ 10 % des besoins du groupe. La Chine, qui a appelé Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix, a pour sa part annoncé qu’elle allait recevoir le président biélorusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen de Moscou, suivi de son homologue français Emmanuel Macron qui a salué l’implication de Pékin.
« Les livraisons via l’oléoduc Droujba vers la Pologne ont été arrêtées par la partie russe », a indiqué le groupe polonais dans un communiqué transmis à l’AFP.
Ainsi, « PKN Orlen ne reçoit [plus] de pétrole en provenance de Russie », selon ce texte.
Cet arrêt survient au lendemain de l’approbation par l’Union européenne d’un nouveau train de sanctions destinées à frapper l’économie de la Russie et des entreprises iraniennes accusées de soutenir son invasion de l’Ukraine, lancée il y a tout juste un an.
Le groupe avait déjà arrêté, il y a un an, d’importer du pétrole russe par la voie maritime.
Orlen a assuré cependant que cet arrêt n’aura pas d’impact sur l’approvisionnement des clients polonais et que « l’ensemble des livraisons peuvent [désormais] être assurées via la voie maritime » par d’autres fournisseurs.
Depuis plusieurs années, la Pologne a largement diversifié ses sources d’approvisionnement en gaz et en pétrole.
PKN Orlen importe par la mer du pétrole « en provenance de la mer du Nord, de l’ouest de l’Afrique, du bassin méditerranéen, mais aussi du Golfe persique et du Golfe du Mexique ».
Le groupe a signé l’an dernier un « contrat stratégique sur la livraison de pétrole » avec Saudi Aramco.
Pourparlers de paix
La Chine, qui a appelé Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix, a annoncé qu’elle allait recevoir le président biélorusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen de Moscou, suivi de son homologue français Emmanuel Macron qui a salué l’implication de Pékin.
Proche partenaire de la Russie, la Chine s’était jusque-là gardée de prendre position à propos de l’invasion russe, entrée dans sa deuxième année. Elle a avancé vendredi un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l’intégrité territoriale et s’oppose à tout recours de l’arme nucléaire.
Si les Occidentaux ont globalement accueilli cette intervention diplomatique chinoise avec scepticisme, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à « travailler » avec Pékin et annoncé son intention de rencontrer son homologue Xi Jinping.
La Russie a dit « apprécier » les efforts chinois, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou.
Se démarquant des doutes américains ou allemands, Emmanuel Macron a estimé que « le fait que la Chine s’engage dans des efforts de paix est tout à fait bon » et annoncé qu’il se rendrait à Pékin « début avril ».
Sur le terrain, l’Ukraine a dit surveiller l’activité de la flotte russe en mer Noire. Selon la porte-parole du commandement Sud de l’armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, les forces russes ont mobilisé neuf navires dont un lanceur de missiles : « depuis hier, ils ont doublé leur groupement ce qui pourrait indiquer des préparatifs pour une nouvelle expansion ».
« Une alerte aérienne a déjà sonné à deux reprises aujourd’hui, sur tout le territoire de l’Ukraine et dans les régions méridionales », a-t-elle ajouté faisant état pour le moment d’activités de reconnaissance.
Le Parlement ukrainien a annoncé avoir voté vendredi l’accroissement à deux kilomètres de large d’une bande le long des frontières ukraino-russe et ukraino-biélorusse qui « sera concrètement un territoire miné ».
Loukachenko mardi à Pékin
Sur le front diplomatique, Pékin a annoncé une visite d’État de mardi à jeudi d’Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine. La Biélorussie a prêté son territoire pour le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine le 24 février 2022.
Le Kazakhstan, poids lourd économique d’Asie centrale, allié de la Russie, mais qui maintenait jusqu’ici une position d’équilibre sur le conflit ukrainien, a apporté son soutien aux propositions chinoises.
M. Macron, dont le pays est membre du Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé qu’une paix n’est « possible que si elle passe par un arrêt de l’agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien ».
Le chef d’État français a appelé Pékin à « ne livrer aucune arme à la Russie » et à « nous aider à faire pression sur la Russie pour qu’évidemment elle n’utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu’elle arrête cette agression en préalable à une négociation ».
G20 Finances « déstabilisé »
La Russie a accusé samedi les Occidentaux d’avoir « déstabilisé » le sommet du G20 Finances en Inde en tentant de faire adopter par « chantage » un passage sur l’Ukraine dans le communiqué commun, ce qui n’a pas eu lieu en raison de divergences.
« Nous regrettons que les activités du G20 continuent d’être déstabilisées par l’Occident collectif et utilisées d’une manière anti-russe et purement conflictuelle », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon Moscou, les États-Unis, l’UE et le G7 ont « perturbé l’adoption des décisions collectives » en tentant d’imposer un « diktat » via un « chantage clair » pour que leur interprétation du conflit en Ukraine figure dans le communiqué commun.
Le ministère a accusé Washington et ses alliés d’avoir lancé des « ultimatums » à « de nombreuses délégations ».
« Nous demandons instamment à l’Occident collectif de renoncer à sa politique destructrice dès que possible, de prendre conscience des réalités objectives d’un monde multipolaire », a poursuivi la diplomatie russe.
« Le G20 doit rester un forum économique plutôt que d’empiéter sur la sphère de la sécurité », a-t-il ajouté.
Moscou a indiqué « partager les considérations de Pékin » tout en insistant sur la nécessité de « reconnaître les nouvelles réalités territoriales ».
« Je veux croire que la Chine sera du côté d’un monde juste, c’est-à-dire de notre côté », a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (AFP)
« Les livraisons via l’oléoduc Droujba vers la Pologne ont été arrêtées par la partie russe », a indiqué le groupe polonais dans un communiqué transmis à l’AFP.
Ainsi, « PKN Orlen ne reçoit [plus] de pétrole en provenance de Russie », selon ce texte.
Cet arrêt survient au lendemain de l’approbation par l’Union européenne d’un nouveau train de sanctions destinées à frapper l’économie de la Russie et des entreprises iraniennes accusées de soutenir son invasion de l’Ukraine, lancée il y a tout juste un an.
Le groupe avait déjà arrêté, il y a un an, d’importer du pétrole russe par la voie maritime.
Orlen a assuré cependant que cet arrêt n’aura pas d’impact sur l’approvisionnement des clients polonais et que « l’ensemble des livraisons peuvent [désormais] être assurées via la voie maritime » par d’autres fournisseurs.
Depuis plusieurs années, la Pologne a largement diversifié ses sources d’approvisionnement en gaz et en pétrole.
PKN Orlen importe par la mer du pétrole « en provenance de la mer du Nord, de l’ouest de l’Afrique, du bassin méditerranéen, mais aussi du Golfe persique et du Golfe du Mexique ».
Le groupe a signé l’an dernier un « contrat stratégique sur la livraison de pétrole » avec Saudi Aramco.
Pourparlers de paix
La Chine, qui a appelé Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix, a annoncé qu’elle allait recevoir le président biélorusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen de Moscou, suivi de son homologue français Emmanuel Macron qui a salué l’implication de Pékin.
Proche partenaire de la Russie, la Chine s’était jusque-là gardée de prendre position à propos de l’invasion russe, entrée dans sa deuxième année. Elle a avancé vendredi un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l’intégrité territoriale et s’oppose à tout recours de l’arme nucléaire.
Si les Occidentaux ont globalement accueilli cette intervention diplomatique chinoise avec scepticisme, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à « travailler » avec Pékin et annoncé son intention de rencontrer son homologue Xi Jinping.
La Russie a dit « apprécier » les efforts chinois, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou.
Se démarquant des doutes américains ou allemands, Emmanuel Macron a estimé que « le fait que la Chine s’engage dans des efforts de paix est tout à fait bon » et annoncé qu’il se rendrait à Pékin « début avril ».
Sur le terrain, l’Ukraine a dit surveiller l’activité de la flotte russe en mer Noire. Selon la porte-parole du commandement Sud de l’armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, les forces russes ont mobilisé neuf navires dont un lanceur de missiles : « depuis hier, ils ont doublé leur groupement ce qui pourrait indiquer des préparatifs pour une nouvelle expansion ».
« Une alerte aérienne a déjà sonné à deux reprises aujourd’hui, sur tout le territoire de l’Ukraine et dans les régions méridionales », a-t-elle ajouté faisant état pour le moment d’activités de reconnaissance.
Le Parlement ukrainien a annoncé avoir voté vendredi l’accroissement à deux kilomètres de large d’une bande le long des frontières ukraino-russe et ukraino-biélorusse qui « sera concrètement un territoire miné ».
Loukachenko mardi à Pékin
Sur le front diplomatique, Pékin a annoncé une visite d’État de mardi à jeudi d’Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine. La Biélorussie a prêté son territoire pour le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine le 24 février 2022.
Le Kazakhstan, poids lourd économique d’Asie centrale, allié de la Russie, mais qui maintenait jusqu’ici une position d’équilibre sur le conflit ukrainien, a apporté son soutien aux propositions chinoises.
M. Macron, dont le pays est membre du Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé qu’une paix n’est « possible que si elle passe par un arrêt de l’agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien ».
Le chef d’État français a appelé Pékin à « ne livrer aucune arme à la Russie » et à « nous aider à faire pression sur la Russie pour qu’évidemment elle n’utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu’elle arrête cette agression en préalable à une négociation ».
G20 Finances « déstabilisé »
La Russie a accusé samedi les Occidentaux d’avoir « déstabilisé » le sommet du G20 Finances en Inde en tentant de faire adopter par « chantage » un passage sur l’Ukraine dans le communiqué commun, ce qui n’a pas eu lieu en raison de divergences.
« Nous regrettons que les activités du G20 continuent d’être déstabilisées par l’Occident collectif et utilisées d’une manière anti-russe et purement conflictuelle », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon Moscou, les États-Unis, l’UE et le G7 ont « perturbé l’adoption des décisions collectives » en tentant d’imposer un « diktat » via un « chantage clair » pour que leur interprétation du conflit en Ukraine figure dans le communiqué commun.
Le ministère a accusé Washington et ses alliés d’avoir lancé des « ultimatums » à « de nombreuses délégations ».
« Nous demandons instamment à l’Occident collectif de renoncer à sa politique destructrice dès que possible, de prendre conscience des réalités objectives d’un monde multipolaire », a poursuivi la diplomatie russe.
« Le G20 doit rester un forum économique plutôt que d’empiéter sur la sphère de la sécurité », a-t-il ajouté.
Moscou a indiqué « partager les considérations de Pékin » tout en insistant sur la nécessité de « reconnaître les nouvelles réalités territoriales ».
« Je veux croire que la Chine sera du côté d’un monde juste, c’est-à-dire de notre côté », a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (AFP)