La possibilité d’entamer des négociations de paix avec la Russie « dépendra » du résultat de la présidentielle américaine, prévue le 5 novembre, a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« À mon avis, cela dépend en premier ordre des élections aux États-Unis », allié clé de Kyiv face à la Russie, a-t-il déclaré lors d’une rencontre lundi avec un groupe de journalistes, dont l’AFP, qui était sous embargo jusqu’à mardi.
Les Russes « observeront la politique des États-Unis sur cette question. Et les États-Unis feront connaître leur politique très rapidement, après l’élection, à mon avis », a-t-il poursuivi, estimant qu’« ils n’attendront pas janvier », quand le nouveau président américain prendra ses fonctions.
L’Ukraine craint qu’une victoire de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a critiqué l’aide militaire versée à Kyiv depuis le début de l’invasion russe de ce pays en février 2022, n’entraîne un assèchement de ces fonds.
M. Zelensky n’a pas souhaité aborder ce sujet épineux tout en assurant avoir eu de « bonnes » réunions tant avec M. Trump et qu’avec sa rivale démocrate Kamala Harris lors de sa visite aux États-Unis en septembre.
« J’ai eu une bonne rencontre avec Trump. Elle a été aussi positive que possible. Et j’en suis content », a-t-il dit, se félicitant également d’une « très bonne réunion avec Harris ».
Le président ukrainien a par ailleurs espéré que Washington pourrait donner son accord à l’invitation officielle de l’Ukraine dans l’OTAN malgré sa guerre avec la Russie, un projet crucial de Kyiv auquel les États-Unis restent opposés.
« Après les élections, nous espérons une réaction plus positive de la part des États-Unis » qui « ne veulent pas » faire de changements de position importants pendant la campagne électorale, a-t-il estimé.
Un éventuel soutien américain devrait également pousser l’Allemagne à faire de même, a déclaré le chef de l’État ukrainien.
À ce jour, « la partie allemande est sceptique quant à notre adhésion à l’OTAN », a constaté M. Zelensky, estimant qu’« ils ont peur » de la « réaction russe ».
« Nous allons devoir tous travailler dur avec la partie allemande. Mais il n’en reste pas moins que les États-Unis auront une influence sur ce dossier », a-t-il dit.
L’Ukraine veut obtenir une invitation dans l’OTAN aussi vite que possible, bien qu’environ 20 % de son territoire soit occupé par la Russie, et intégrer officiellement l’Alliance après la fin de la guerre, a expliqué M. Zelensky.
« Aujourd’hui, nous voyons un consensus de la majorité des alliés » au sujet d’une telle invitation, a assuré le chef de l’État en citant la Hongrie et la Slovaquie parmi les autres pays réticents, dont la position pourrait selon lui changer après celle de Washington. [AFP]