Moscou a affirmé vendredi avoir abattu 42 drones ukrainiens en Crimée, décrivant une attaque massive contre cette péninsule annexée où Kyiv a dit la veille avoir réussi une rare opération commando.
« Neuf drones ont été détruits à la suite de l’impact de tirs au-dessus du territoire de la république de Crimée. 33 drones ont été neutralisés par des moyens de guerre électronique et se sont écrasés sans atteindre [leur] cible », a déclaré le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Ce dernier n’a pas fourni d’informations quant à d’éventuels dégâts ou victimes.
En milieu de matinée, l’armée russe a également dit avoir intercepté deux drones, l’un dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, l’autre dans celle de Kalouga, au sud-ouest de Moscou.
Malgré ces attaques, dont le nombre est en hausse constante ces dernières semaines, visant en particulier la capitale russe et sa région - au point que le président ukrainien Volodymyr Zelensky se félicite que les combats « revienne[nt| » sur le sol russe -, le Kremlin assure que la situation reste sous contrôle.
« La défense antiaérienne et tous les systèmes de protection nécessaires fonctionnent efficacement », a affirmé vendredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Ce responsable a toutefois reconnu qu’il n’était « pas toujours » possible d’« éviter quelques dégâts légers » au cours de ces attaques.
Plus tôt, le gouverneur russe de Sébastopol Mikhaïl Razvojaïev avait signalé que plusieurs appareils avaient été abattus au large « dans la zone du cap Chersonèse » située dans le sud-ouest de la Crimée, à quelque 10 km de Sébastopol, le port d’attache de la Flotte russe de la mer Noire.
« Aucun dégât sur les infrastructures civiles » n’a été constaté par les services d’urgence, avait dit M. Razvojaïev.
Depuis le déclenchement de l’offensive contre l’Ukraine en février 2022, cette presqu’île est régulièrement la cible d’attaques de drones aériens et navals.
Outre l’attaque massive de drones en Crimée, un missile ukrainien qui visait « des cibles civiles » a également été détruit tôt vendredi par les forces russes dans la région de Kalouga, limitrophe de celle de Moscou, a annoncé l’armée russe.
« Personne n’a été blessé et il n’y a pas eu de dégâts sur les infrastructures », a déclaré de son côté le gouverneur régional Vladislav Chapcha.
Prison pour des individus ayant mis le feu à des bâtiments officiels
Plusieurs individus ayant mis le feu à des bâtiments officiels ces derniers mois en Russie, téléguidés selon le FSB par les services de sécurité ukrainiens, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 19 ans de prison, ont annoncé vendredi les services de sécurité russes.
« Les résultats des enquêtes menées […] sur les incendies criminels de bâtiments de l’État, du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Défense, ainsi que sur les chemins de fer, témoignent de l’implication directe des services spéciaux ukrainiens », a indiqué le FSB dans un communiqué.
Selon cette source, les services ukrainiens publiaient via « les messageries instantanées » des annonces pour recruter « des jeunes, des personnes âgées, des radicaux, des groupes marginalisés de la population, ainsi que des mineurs et des personnes souffrant de troubles psychiatriques ».
Ces incendies criminels ont été commis dans 12 régions, allant de la partie occidentale du pays à sa zone la plus orientale.
Pour ces « actes terroristes, de sabotage », des peines allant « de 8 à 19 ans de prison » ont été prononcées par la justice, a annoncé dans son communiqué le FSB, qui n’a toutefois pas donné le nombre de personnes condamnées.
Outre ces dossiers, « 22 autres affaires pénales » sont, elles, encore au stade de l’enquête, a détaillé le FSB.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la quasi-totalité des opposants d’envergure a été jetée en prison ou poussée à l’exil.
Des milliers de citoyens ordinaires ont aussi été poursuivis, en particulier pour avoir dénoncé le conflit, certains ayant été condamnés à de lourdes peines. (AFP)