Les États-Unis ont annoncé vendredi un nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine, avec notamment de l’équipement antiaérien, et dévoilé un ensemble de sanctions visant le secteur russe de la défense.
Volodymyr Zelensky a remercié, lors d’un appel téléphonique, son homologue Joe Biden pour ces nouvelles livraisons, disant sur X que son pays en a besoin « de toute urgence », tout particulièrement la défense antiaérienne, afin de « protéger de manière fiable nos villes, nos communautés et nos infrastructures essentielles ».
Ces nouvelles livraisons de matériel militaire, directement prélevé des stocks de l’armée américaine, contiennent notamment de l’équipement et des missiles pour abattre les drones d’attaque afin de « protéger les infrastructures essentielles de l’Ukraine », a dit Joe Biden dans un communiqué.
Elles incluent aussi des munitions pour les lance-roquettes Himars, des missiles antichars, des obus d’artillerie, des ambulances et du matériel médical, a précisé le département d’État américain dans un communiqué. Le montant total de l’enveloppe est estimé par le Pentagone à 125 millions de dollars.
Malgré l’invasion russe, écrit le président américain, l’Ukraine « est toujours un pays libre. Et la guerre prendra fin avec une Ukraine libre, souveraine et indépendante », a-t-il martelé à la veille de la fête ukrainienne de l’Indépendance.
Depuis le début de la guerre, Washington est le premier soutien de Kyiv avec un total, à ce jour, de 55 milliards de dollars d’aide militaire et de sécurité. Après de longues et difficiles discussions, le Congrès américain avait voté fin avril une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars.
« La Russie ne l’emportera pas dans ce conflit. Le peuple indépendant ukrainien l’emportera et les États-Unis, avec ses alliés et ses partenaires, vont continuer à se tenir solidement à ses côtés », a encore dit Joe Biden vendredi.
Sanctions
Washington avait annoncé plus tôt vendredi une nouvelle série de sanctions visant 400 entités et individus, en Russie, en Biélorussie et dans d’autres pays, parmi lesquels une soixantaine d’entreprises technologiques de la défense, dont « les produits et services permettent à la Russie de soutenir son effort de guerre » en Ukraine.
Les sanctions visent en particulier les entreprises technologiques impliquées dans « le soutien et le développement de l’industrie de défense russe », notamment celles participant au développement et à la modernisation de son arsenal, mais aussi « l’automatisation, la robotique, la surveillance en ligne, l’internet des objets et l’intelligence artificielle (IA) », selon le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo, cité dans un communiqué.
Elles ciblent également des entreprises impliquées dans le secteur financier et fournissant des logiciels et des solutions technologiques aux banques du pays. Il s’agit enfin de limiter un peu plus l’accès russe aux minéraux stratégiques et au secteur minier, en particulier pour le fer, l’acier et le charbon.
Modi assure à Kyiv que l’Inde est « résolument favorable à la paix »
Le premier ministre indien Narendra Modi a déclaré vendredi que son pays était « résolument favorable à la paix » entre l’Ukraine et la Russie et a promis une importante aide humanitaire à Kyiv.
« Si nous sommes restés, avec une grande conviction, à l’écart de la guerre, cela ne veut pas dire que nous étions indifférents », a assuré M. Modi, assis aux côtés du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Nous n’avons pas été neutres depuis le premier jour, nous avons pris parti et nous sommes résolument favorables à la paix », a-t-il souligné lors de cette visite historique en Ukraine.
M. Modi, dont le pays entretient traditionnellement d’excellentes relations avec Moscou, est le premier chef du gouvernement indien à se rendre en Ukraine.
Alors que le conflit s’éternise et qu’aucun règlement diplomatique n’apparait à l’horizon, le premier ministre indien a promis une aide à ce pays.
« Quelle que soit l’aide requise d’un point de vue humanitaire, l’Inde sera toujours à vos côtés et se surpassera pour vous soutenir », a-t-il informé son hôte.
M. Modi a commencé sa visite à Kyiv en accompagnant M. Zelensky à une exposition consacrée aux enfants morts pendant la guerre.
« J’ai réalisé que les premières victimes de la guerre sont en fait des enfants innocents. Et c’est vraiment navrant », a-t-il confié.
L’Inde tente de maintenir un équilibre délicat entre la Russie, avec laquelle elle a noué de solides liens, et les nations occidentales, avec lesquelles elle cherche un rapprochement pour contrer la Chine, son rival régional.
Le premier ministre indien a évité de condamner explicitement l’invasion russe de l’Ukraine qui a commencé en février 2022 et l’Inde s’est toujours abstenue au moment des votes de résolutions de l’ONU pouvant être hostiles à Moscou.
Plusieurs autres puissances, à commencer par la Chine, ont essayé, depuis le début de la guerre, de faire office de médiateur pour mettre fin à ce conflit qui bouleverse l’équilibre géopolitique mondial.
Sans succès, pour l’heure, tant les exigences des uns et des autres semblent inconciliables.
Vladimir Poutine a déclaré qu’un cessez-le-feu et des pourparlers n’étaient possibles que si Kyiv cédait les régions dont la Russie revendique l’annexion et renonçait à vouloir intégrer l’OTAN, conditions inacceptables pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux. [AFP]