
Le chef du gouvernement guinéen, Bah Oury, a annoncé mercredi 5 mars à la presse un référendum et des élections présidentielle et législatives en 2025, année pendant laquelle « le retour à l’ordre constitutionnel sera effectif » dans le pays, après que la junte au pouvoir depuis 2021 a manqué à son engagement de rendre le pouvoir aux civils en 2024...
Bah Oury a affirmé avoir demandé au ministère de l’administration territoriale de convoquer le comité de pilotage « pour que toutes les parties prenantes puissent être informées » et « se concerter sur les périodes permettant d’organiser le référendum et les autres élections majeures ».
Interrogé sur les disparitions de voix critiques contre la junte, le premier ministre a assuré que « les enquêtes se poursuiv[aient] ». « Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs », a-t-il affirmé, rejetant à ce stade les accusations visant les autorités guinéennes.
Deux opposants qui réclament un retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portés disparus depuis juillet 2024, de même qu’un journaliste, Habib Marouane Camara, dirigeant du site Lerevelateur224, depuis le 3 décembre. L’opposant Abdoul Sacko, enlevé le 19 février, a, quant à lui, été retrouvé quelques heures plus tard « dans un état critique, torturé et abandonné par ses ravisseurs », selon ses avocats.
Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, avait promis dans ses vœux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel », mais les autorités n’avaient jusqu’alors donné aucune indication de calendrier. [Le Monde avec AFP]