Guinée: quatre chefs d'Etat de la Cedeao indésirables à Conakry, l’armée sur le qui-vive

Jeudi 27 Février 2020

 
L’opposition guinéenne regroupée dans le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ne comprend pas jusqu’ici le double silence observé par la Cedeao et l’Union africaine face aux risques qui menacent ce pays depuis plusieurs mois. Risques imputés au président Alpha Condé accusé de vouloir modifier la constitution guinéenne afin de s’ouvrir les portes d’un troisième mandat que la charte fondamentale en cours ne lui permet pas. A cet effet, le pouvoir guinéen organise ce dimanche 1er mars un référendum pour donner corps à une nouvelle constitution. Le vote sera couplé aux élections législatives. Ces deux scrutins sont boycottés par la plupart des partis d’opposition qui y voient un moyen pour le chef de l’Etat guinéen de légitimer son «coup de force».
 
Selon des informations de Rfi, la Cedeao avait envisagé d’envoyer une mission de très haut niveau ce vendredi à Conakry afin de discuter avec les deux camps mais surtout avec le président Condé. La mission devait comprendre les présidents Mahamadou Issoufou (Niger), président en exercice de la Cedeao, Muhammadu Buhari (Nigeria), Nana Akufo Ado (Ghana) et Roch Marc Christian Kaboré (Burkina).
 
Mais cette initiative n’aurait pas été du goût du chef de l’Etat guinéen approché par des canaux diplomatiques appropriés. Il aurait ainsi opposé une fin de non recevoir à ses homologues de la Cedeao.
 
En Guinée même, en prévision des scrutins de ce dimanche, l’armée est sur le qui-vive pour venir en aide aux forces de l’ordre que sont la police et la gendarmerie, en cas de besoin. Ainsi, le Général Pépé Roger Sagno, chef d’Etat major de l’armée de terre, a ordonné la mise en alerte de toutes les unités militaires sur l’étendue du territoire national, rapporte la Deutsche Welle (DW), la radio publique internationale allemande. Pour le patron de l’armée de terre, cet appel n’est qu’une mesure préventive de routine.
 
Selon Aladji Cellou Camara, le porte-parole de l’Etat-major national, «il n'est écrit nulle part que l'armée est réquisitionnée pour sécuriser les opérations de vote. C'est en cas de besoin que l'armée sera appelée à appuyer les unités de police et de gendarmerie qui sont habilités à sécuriser le vote.»
 
Mais selon le coordonnateur des opérations du Front national pour la défense de la constitution, ces appels des plus hauts chefs de l’armée guinéenne expriment la «panique» qui se serait emparées des autorités guinéennes face à la résistance exprimée jusqu’ici par le «peuple».
 
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