Pour faire des économies sur le budget de l’État, le gouvernement songe à augmenter la taxe sur les billets d’avion. Interviewé par Le Parisien, lundi 20 janvier, le patron d’Air France-KLM a assuré qu’une telle mesure pourrait grandement fragiliser la société aérienne.
Dans son projet de loi de finances pour 2025, Michel Barnier avait évoqué une hausse importante de la taxe sur les billets d’avion. Bien que le budget n’ait pas été adopté, cette mesure a été reprise par le gouvernement de François Bayrou.
« Nous souhaitons aussi maintenir la taxe sur les billets d’avion. C’est une mesure de justice fiscale et écologique. Les 20 % de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion », avait ainsi indiqué la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, au Parisien, le 6 janvier dernier.
Si cette mesure venait à être adoptée, le secteur de l’aviation pourrait être fragilisé. C’est du moins ce qu’a révélé le patron d’Air France-KLM, Benjamin Smith, au Parisien.
« C’est irresponsable. Une nouvelle taxe a déjà été introduite l’année dernière. La France deviendrait le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe », a-t-il regretté, précisant que la hausse annoncée pourrait mettre en péril sa société.
« Ce serait un poids supplémentaire. Cela voudrait dire moins de lignes, moins de croissance donc moins d’embauches. […] Nous ne serions pas capables de garder notre position sur le marché. »
« C’est dangereux pour l’économie du pays »
Lors de cet échange avec nos confrères, Benjamin Smith a révélé que cette mesure coûterait à sa société pas moins de 130 millions d’euros de pertes par an.
« L’État en est conscient, mais il considère que c’est facile de taxer l’aérien, parce que nous sommes perçus comme le transport des riches. C’est évidemment faux puisque 80 % des Français ont déjà pris l’avion, et c’est dangereux pour l’économie du pays », a-t-il rappelé, avant de conclure : « Nous sommes très fragiles. »