L’équipe de l’ONU qui a visité le Haut-Karabakh dimanche, pour la première fois depuis environ 30 ans, n’a vu aucune destruction ni recueilli aucun témoignage concernant des violences contre les civils depuis le cessez-le-feu, a indiqué un porte-parole lundi.
Le but de la mission d’une journée, comprenant des représentants de plusieurs agences et services de l’ONU, était d’évaluer les besoins humanitaires dans l’ex-enclave séparatiste arménienne qui a capitulé après une offensive éclair de l’Azerbaïdjan.
Ils ont notamment visité Stepanakert, capitale de la région, appelée Khankendi par Bakou.
« Dans les parties de la ville visitées », l’équipe n’a « vu aucun dommage aux infrastructures publiques civiles, notamment hôpitaux, écoles et logements, ou aux infrastructures culturelles et religieuses », a indiqué le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric, notant toutefois qu’« aucun magasin ne semblait ouvert ».
Ils n’ont pas vu non plus de destruction d’infrastructures agricoles ni d’animaux morts.
« Nos collègues ont été frappés par la soudaineté avec laquelle la population locale a fui, et par la souffrance que l’expérience leur a causée », a-t-il ajouté. Toutefois, « ils n’ont recueilli aucune information, de la part de la population ou d’autres, sur des violences contre des civils suite au dernier cessez-le-feu ».
« Ils ont souligné la nécessité de reconstruire la confiance », ce qui nécessitera « du temps et des efforts de toutes les parties », a-t-il ajouté.
L’équipe de l’ONU, qui retournera « régulièrement » dans la région, a emprunté le corridor de Latchine, seule route entre l’Arménie et le Haut-Karabakh par laquelle ont fui « plus de 100 000 Arméniens ces derniers jours ».
L’équipe de l’ONU a pu en revanche observer des « destructions » à Aghdam, qui fait partie des territoires regagnés en 2020, ainsi que les « efforts de reconstruction » menés par l’Azerbaïdjan.
Après une offensive éclair des forces azerbaïdjanaises en septembre, la quasi-totalité de la population arménienne a fui la république autoproclamée du Haut-Karabakh, qui a annoncé sa dissolution au 1er janvier 2024.
Après la fin de l’Empire russe, cette région montagneuse peuplée essentiellement d’Arméniens, qui la considèrent comme ancestrale, fait partie de l’Azerbaïdjan. Elle a proclamé unilatéralement son indépendance en 1991 après la chute de l’Union soviétique, avec le soutien de l’Arménie.
Les séparatistes du Haut-Karabakh se sont opposés pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l’automne 2020. La communauté internationale n’a jamais reconnu la république autoproclamée. [AFP]