Hollande appelle au respect après de nouveaux incidents en banlieue

Mardi 14 Février 2017

PARIS (Reuters) - François Hollande a lancé mardi un appel au "respect" des personnes, des institutions et des biens alors que la banlieue parisienne est confrontée à des violences quotidiennes depuis une dizaine de jours, un dossier qui s'est invité dans la campagne pour l'élection présidentielle.
 
En visite à Aubervilliers, commune populaire de Seine-Saint-Denis, le chef de l'Etat a mis en garde contre toute forme de "provocation".
 
"Il n'y a pas de vie en commun s'il n'y a pas de respect", a-t-il déclaré dans un discours après avoir rencontré des jeunes du quartier dans une mission locale. "Le respect, c'est celui qui est dû à ces jeunes quand ils sont contrôlés, lorsqu'ils sont eux-mêmes confrontés à des situations de violence".
 
Douze personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi en Seine-Saint-Denis, où les incidents se succèdent plus de dix jours après l'interpellation brutale d'un jeune homme à Aulnay-sous-Bois qui a soulevé une vague d'indignation.
 
"Il y a eu douze interpellations, quatre à Bondy et huit à Epinay-sur-Seine, notamment pour des jets de projectiles et d'engins incendiaires", a précisé la préfecture de police de Paris.
 
Les quatre policiers présents au moment de l'arrestation le 2 février du jeune homme, prénommé Théo, ont été mis en examen, l'un pour viol, les trois autres pour violences volontaires.
 
"IL N'Y A PAS L'AUTORISATION DE CASSER"
François Hollande qui s'est rendu la semaine dernière au chevet de Théo sur son lit d'hôpital, a lancé un appel au calme mardi à Aubervilliers, à l'heure où l'opposition accuse le gouvernement d'avoir mal géré la situation.
 
"Quand il y a des manquements, ils doivent être clairement dénoncés et la justice saisie. C'est ce qui a été le cas pour ce qui s'est produit à Aulnay-sous-Bois", a-t-il rappelé.
 
"Respect, c'est celui que nous devons avoir, tous, à l'égard des institutions, de la police, de la justice", a-t-il poursuivi. "Le respect c'est aussi à l'égard des biens publics, de la propriété privée. Et s'il y a des manifestations - et il y a en France la liberté de la manifester, il n'y a pas l'autorisation de casser."
 
"Je refuserai aussi toutes les provocations, tous ceux qui veulent diviser, qui veulent séparer, qui veulent opposer, qui veulent briser ce qui est la vie en commun", a aussi déclaré le chef de l'Etat.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux devait se rendre à Sarcelles (Val-d'Oise) en milieu de journée pour y rencontrer notamment les forces de l'ordre.
 
A deux mois et demi du premier tour de l'élection présidentielle, les autorités françaises s'inquiètent des troubles dans les quartiers populaires, qui font craindre une flambée de violences à l'image de celle qui embrasa le pays durant l'automne 2005.
 
Elles avaient à l'époque également été déclenchées par une confrontation entre des jeunes et des forces de l'ordre dans la banlieue de Paris.
 
Nombre de lectures : 113 fois