Un homme est aujourd’hui en première page de toute la presse écrite sénégalaise et dans les médias en ligne. C’est le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Il s’est spécialisé dans les restrictions systématiques de l’accès à internet, notamment dans la suspension des données mobiles. Ses dernières oeuvres ont été dirigées contre le Groupe Walfadjri auquel il a soutiré une licence télé vieille de plusieurs décennies.
« Moussa Bocar Thiam, l’avocat du Monstre », titres tous les journaux dont Le Témoin Quotidien partagent un éditorial dirigé contre un ministre qui ne semble pas comprendre sa mission.
« La volonté de faire taire un producteur de contenus ne peut prospérer, si la seule raison doit en être que ce dernier a déjà été frappé du carton du régulateur de l’audiovisuel. On ne tue pas celui dont on a la responsabilité de la tenue en public, au motif qu’il aurait récidivé dans l’interdit. A moins d’être un monstre froid ! », lit-on dans le texte.
Cet éditorial commun est annoncé comme le premier jalon de la riposte globale de la presse sénégalaise pour contraindre l’Etat à annuler la mesure extreme qu’est le retrait de la licence télé de Walfadjri.
« Nous, Coordination des Associations de Presse (CAP), constituée du CEDEPS, de la CJRS, du CORED, de l’APPEL, du SYNPICS, du CTPAS, de l'URAC et de l’UNPJS, tenons à rappeler au ministre en charge du secteur et à toute autre voix, quelle qu’elle soit, que les journalistes, les professionnels des médias et les entrepreneurs médiatiques du Sénégal ne baisseront pas les bras devant de pareilles forfaitures », lit-on dans l’éditorial commun.
La présidentielle annulée du 25 février 2024 reste en vedette dans les journaux. « Les candidats sonnent la charge », indique L’Info. Les pretendants ont mis en place mercredi 7 février un Front des candidats á la présidentielle dénommé FC 25 et entendent faire annuler le report du scrutin par la Cour suprême et, surtout, par le Conseil constitutionnel. Celui-ci a été saisi de plusieurs requêtes visant à remettre le processus électoral sur les rails.
« Au lieu d’être le gardien de la Constitution, Macky Sall a montré à la face du monde qu’il est le gardien de la confusion », tonne Aliou Mamadou Dia, candidat du PUR dans le journal cité ci-dessous.
« Il a violé son serment et il fait acte de parjure. Je l’accuse de haute trahison », souligne le Cheikh Tidiane Dièye. « Après son discours, la seule décision normale, c’est de dissoudre le gouvernement même s’il faut aller aux élections sans leur candidat », note l’ancien ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye.
Pour Les Echos, « Le front commun des candidats de l’opposition décide de faire face ». Selon WalfQuotidien, « La résistance (est) en marche » pour faire capoter le putsch constitutionnel. « Colère et mises en garde des candidats de l’opposition », affiche Vox Populi.
Le journal Yoor-Yoor Bi est convaincu d’une chose : « L’étau se resserre autour du Président Macky Sall. » Il se base sur son « lâchage par la communauté internationale » dont la Cedeao, les Etats-unis, l’Union européenne, l’Allemagne qui exigent tous l’organisation de l’élection présidentielle à la date du 25 février 2024.
Sous cet angle, « Les sept Sages (restent) les maitres du jeu », rappelle Sud Quotidien. [IMPACT.SN]