IRAK : L’incendie d’un hôpital à Bagdad a fait au moins 82 morts, des têtes tombent

Dimanche 25 Avril 2021

Le ministère irakien de l'Intérieur a annoncé que 82 personnes étaient mortes et 110 avaient été blessées dimanche dans l'incendie d'un hôpital dédié au Covid-19 à Bagdad, un sinistre visiblement dû à la négligence qui a provoqué la colère dans le pays. De nombreuses victimes se trouvaient sous respirateur quand des bonbonnes d'oxygène ont explosé provoquant un incendie qui a rapidement dévoré les faux-plafonds en matériaux inflammables, ont indiqué pompiers et médecins.
 
Au-delà du bilan extrêmement lourd, les Irakiens ont exprimé leur colère après que des sources médicales et de sécurité ont attribué l’incendie à de la négligence. Un phénomène qui va de pair en Irak avec la corruption endémique et les hôpitaux déliquescents, sans oublier le départ de nombreux médecins qui ont émigré au gré de 40 années de conflits dans le pays.
 
Après ce drame, le hashtag «Démission du ministre de la Santé» était en tête des mots-clés sur Twitter en Irak. Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui a proclamé trois jours de deuil national, a annoncé l’ouverture d’une enquête et réclamé des conclusions «sous 24 heures».
 
Il a suspendu de leurs fonctions le patron de la Santé du secteur oriental de Bagdad, le directeur de l’hôpital et les chefs de la sécurité et de l’entretien technique. Ils sont interrogés et ne seront pas relâchés «avant de juger ceux qui ont fauté», a-t-il dit, alors que le Parlement a annoncé consacrer sa séance de lundi à cette tragédie.
 
Dimanche aux premières heures, alors que des dizaines de proches étaient au chevet de «30 patients dans l’unité de soins intensifs» d’Ibn al-Khatib, réservé aux cas les plus graves, des flammes ont gagné les étages. «L’hôpital n’avait pas de système de protection contre les incendies et les faux-plafonds ont permis la propagation du feu jusqu’à des produits hautement inflammables», a expliqué la Défense civile. «La plupart des victimes sont mortes car elles ont été déplacées et privées de ventilateurs. D’autres ont été étouffées par la fumée.»
 
 
 
 
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