Le duo anti-Netanyahu, Naftali Bennett (g) et Yaïr Lapid
À deux jours de l’échéance pour former un gouvernement, le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid a affirmé lundi qu’il y avait encore « beaucoup d’obstacles » à la mise en place d’une coalition susceptible de pousser vers la sortie le premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les termes d’une périlleuse alliance pour un « gouvernement du changement », après 15 ans de M. Nétanyahou au pouvoir, un record en Israël.
Yaïr Lapid a jusqu’à mercredi 23 h 59 (12 h 59 HAE), pour annoncer un accord. S’il y parvient, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.
Lundi, M. Lapid s’est montré prudent : « jusqu’à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d’obstacles, c’est peut-être notre premier test ».
« Dans une semaine, l’État d’Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère », a-t-il ajouté devant des membres de son parti et des journalistes au Parlement à Jérusalem.
Après une trêve observée dans les tractations politiques en Israël pendant les 11 jours (du 10 au 21 mai) de guerre entre Israël et le Hamas palestinien, M. Bennett a changé la donne dimanche en annonçant son ralliement au gouvernement d’union que tente de monter M. Lapid, à la tête du parti Yesh Atid (« Il y a un futur »).
Début mai, M. Lapid a été chargé par le président Reuven Rivlin de dégager une majorité pour sortir Israël de deux ans de crise politique, la plus longue de l’histoire du pays.
« Rien n’est fait »
Rien n’est encore joué. Il reste à M. Lapid quatre députés à rallier pour réunir une majorité de 61 (sur les 120) parlementaires, sans compter sur de possibles manœuvres de dernière minute de M. Nétanyahou, décidé à s’accrocher au pouvoir.
« Rien n’est fait tant que ce n’est pas concrétisé, même s’ils (Lapid et Bennett) sont en meilleure position, Bibi (surnom de M. Nétanyahou) a toujours un tour d’avance, il n’est pas encore parti », avertit Jonathan Rynhold, professeur de sciences politiques à l’université Bar Ilan.
Après leur alliance, M. Nétanyahou a mis en garde contre un « danger pour la sécurité de l’État d’Israël » et parlé « d’arnaque du siècle ».
Le quotidien de droite Maariv parle d’une rupture, avec un Benyamin Nétanyahou plus que jamais acculé.
Dirigeant du parti Yamina, « Naftali Bennett est soudainement apparu comme un premier ministre et Benyamin Nétanyahou est devenu un chef de l’opposition », note l’éditorialiste Ben Caspit.
Dimanche, des supporters de M. Nétanyahou ont manifesté devant les domiciles de responsables de Yamina, aux cris de « gauchistes » et « traîtres ». Leur sécurité et celle de M. Bennett ont été renforcées, selon un responsable.
« Apte »
Yaïr Lapid dispose de l’appui de 57 députés, de gauche, du centre, de deux formations de droite en plus de Yamina. Pour les quatre restant, il compte sur les partis arabes israéliens, qui ne se sont pas encore clairement positionnés.
« La gauche fait des compromis loin d’être faciles, quand elle m’octroie […] le rôle de premier ministre », a déclaré dimanche M. Bennett, proche des colons israéliens dans les Territoires palestiniens occupés.
« Naftali Bennett vient de la droite […] mais nous a permis d’opérer le changement que nous voulions, ce qui le rend apte à devenir le prochain premier ministre », a déclaré lundi le centriste Benny Gantz, qui avait formé l’année dernière un gouvernement d’union avec M. Nétanyahou au grand dam de son camp.
Selon les médias israéliens, M. Bennett devrait prendre la tête du gouvernement pendant deux ans avant de laisser sa place à M. Lapid.
Ce scénario marquerait la fin d’une ère entamée il y a 25 ans, de 1996 à 1999. Revenu au pouvoir en 2009, M. Nétanyahou ne l’avait plus quitté depuis.
Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat qui pourraient le rattraper s’il n’est plus premier ministre.
Si le camp anti-Nétanyahou échoue à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de mandater un nouveau parlementaire. Ou, scénario le plus redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en deux ans, il y aura un retour aux urnes. (AFP)
Les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les termes d’une périlleuse alliance pour un « gouvernement du changement », après 15 ans de M. Nétanyahou au pouvoir, un record en Israël.
Yaïr Lapid a jusqu’à mercredi 23 h 59 (12 h 59 HAE), pour annoncer un accord. S’il y parvient, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.
Lundi, M. Lapid s’est montré prudent : « jusqu’à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d’obstacles, c’est peut-être notre premier test ».
« Dans une semaine, l’État d’Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère », a-t-il ajouté devant des membres de son parti et des journalistes au Parlement à Jérusalem.
Après une trêve observée dans les tractations politiques en Israël pendant les 11 jours (du 10 au 21 mai) de guerre entre Israël et le Hamas palestinien, M. Bennett a changé la donne dimanche en annonçant son ralliement au gouvernement d’union que tente de monter M. Lapid, à la tête du parti Yesh Atid (« Il y a un futur »).
Début mai, M. Lapid a été chargé par le président Reuven Rivlin de dégager une majorité pour sortir Israël de deux ans de crise politique, la plus longue de l’histoire du pays.
« Rien n’est fait »
Rien n’est encore joué. Il reste à M. Lapid quatre députés à rallier pour réunir une majorité de 61 (sur les 120) parlementaires, sans compter sur de possibles manœuvres de dernière minute de M. Nétanyahou, décidé à s’accrocher au pouvoir.
« Rien n’est fait tant que ce n’est pas concrétisé, même s’ils (Lapid et Bennett) sont en meilleure position, Bibi (surnom de M. Nétanyahou) a toujours un tour d’avance, il n’est pas encore parti », avertit Jonathan Rynhold, professeur de sciences politiques à l’université Bar Ilan.
Après leur alliance, M. Nétanyahou a mis en garde contre un « danger pour la sécurité de l’État d’Israël » et parlé « d’arnaque du siècle ».
Le quotidien de droite Maariv parle d’une rupture, avec un Benyamin Nétanyahou plus que jamais acculé.
Dirigeant du parti Yamina, « Naftali Bennett est soudainement apparu comme un premier ministre et Benyamin Nétanyahou est devenu un chef de l’opposition », note l’éditorialiste Ben Caspit.
Dimanche, des supporters de M. Nétanyahou ont manifesté devant les domiciles de responsables de Yamina, aux cris de « gauchistes » et « traîtres ». Leur sécurité et celle de M. Bennett ont été renforcées, selon un responsable.
« Apte »
Yaïr Lapid dispose de l’appui de 57 députés, de gauche, du centre, de deux formations de droite en plus de Yamina. Pour les quatre restant, il compte sur les partis arabes israéliens, qui ne se sont pas encore clairement positionnés.
« La gauche fait des compromis loin d’être faciles, quand elle m’octroie […] le rôle de premier ministre », a déclaré dimanche M. Bennett, proche des colons israéliens dans les Territoires palestiniens occupés.
« Naftali Bennett vient de la droite […] mais nous a permis d’opérer le changement que nous voulions, ce qui le rend apte à devenir le prochain premier ministre », a déclaré lundi le centriste Benny Gantz, qui avait formé l’année dernière un gouvernement d’union avec M. Nétanyahou au grand dam de son camp.
Selon les médias israéliens, M. Bennett devrait prendre la tête du gouvernement pendant deux ans avant de laisser sa place à M. Lapid.
Ce scénario marquerait la fin d’une ère entamée il y a 25 ans, de 1996 à 1999. Revenu au pouvoir en 2009, M. Nétanyahou ne l’avait plus quitté depuis.
Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat qui pourraient le rattraper s’il n’est plus premier ministre.
Si le camp anti-Nétanyahou échoue à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de mandater un nouveau parlementaire. Ou, scénario le plus redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en deux ans, il y aura un retour aux urnes. (AFP)