Ici pour là-bas !

Jeudi 9 Novembre 2017

La chronique de BP
 
La célébration du Magal de Touba, ce mercredi, nous rappelle le départ en exil forcé du Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, il y a plus d’un siècle. C’est une bonne occasion pour tirer quelques enseignements de son combat, notamment sa résistance pacifique face à l’impérialisme du pouvoir colonial.
 
Malgré toutes les persécutions et brimades dont il était l’objet, il est resté, avec les siens, attaché à la foi absolue en Allah et à la voie impérissable du Prophète Mouhammad (PSL), préférant cela à toute autre considération mondaine. Son ouvrage «  Matlaboulfawzayni » ou la « quête du bonheur des deux mondes » renseigne justement sur les places de l’Absolu et du relatif. Il réitère à ce propos un verset central du saint-Coran :
 
"Et recherche à travers ce qu'Allah t'a donné, la Demeure dernière (Paradis). Et n'oublie pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche pas la corruption sur terre. Car Allah n'aime point les corrupteurs." Coran.
 
Dans le contexte actuel fait de troubles extrêmes, de passions et de futilités divinisées, de matérialisme extrême, de spiritualité indigente, de violences inouïes et d’injustices multiformes, son exemple ainsi que celui d’autres peuvent servir à mieux appréhender les brûlants défis qui nous interpellent ainsi que les finalités absolues d’une vie utile.
 
Ce monde est de plus en plus marqué par la pauvreté alors que la planète n’a jamais accumulé autant de richesses ; par la maladie endémique au moment où la recherche est très pointue ; par la faim qui côtoie paradoxalement la surproduction alimentaire ; et par le chômage que narguent les super capitaux qui donnent le tournis.
 
Ces constatations sont la résultante d’une absence accrue d’âme à la vie, d’une déconnexion progressive et injustifiée des deux mondes. Le culte de la vie pour la vie. Alors qu’il ne peut y avoir de véritable vie ayant du sens qui ne ferait l’objet d’évaluations ou de  sanctions (positives ou négatives). Celui qui est à l’origine de la création n’est-il pas le mieux habilité à en déterminer les critères et les finalités ?
 
Le drame existentiel que vit le monde fait retentir dans notre esprit l’actualité du message coranique qui, dans une de ses paraboles, déclare : « Lorsqu’ils eurent oublié notre Rappel, nous leur ouvrîmes les portes de toutes choses jusqu'à ce qu’ils soient satisfaits d’eux-mêmes (triomphalisme et gloriole), nous les prîmes de vitesse avec surprise et les voilà tous désespérés ».
 
Il nous faut rétablir ce chaînon manquant et essentiel de la transcendance en reconnectant l’ici-bas à l’au-delà. Cette (re)configuration est absolument nécessaire pour nous éloigner de l’absurde. Un vaste programme !
 
Ballé Preira
souye76@gmail.com
 
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