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Idrissa Goudiaby – La contre-autopsie indépendante qui atteste d’une mort par balle et met l’Etat et le procureur devant leurs responsabilités

Jeudi 21 Juillet 2022

Le procureur de Ziguinchor Papa Ismael Diallo avait promis de traduire en justice le ou les auteurs de la mort du jeune taximan Idrissa Goudiaby. La contre-expertise étant désormais sur son bureau, des choix s’offrent à lui : passer à l’acte ou classer l’affaire sans suite.


Le jeune Idrissa Goudiaby est bel et bien mort par balle, tué par un tir présumé d’un gendarme – comme indiqué par sa famille - à Bignona lors des manifestations du 17 juin 2022 organisées par la coalition Yewwi Askan Wi.
 
« Les lésions présentées par monsieur Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée endo-buccal commissural droite et orifice de sortie massétéro-parotidien droit responsable d’un choc hémorragique et du décès…», rapportent nos confrères de Libération dans leur édition de ce 21 juillet 2022.
 
C’est la conclusion de la contre-expertise - effectuée à Dakar - à laquelle est arrivée une équipe composée d’un professeur de médecine, d’un légiste et d’un expert choisi par la famille de la victime, tous approuvés par l’Ordre des médecins du Sénégal. La requête avait été introduite auprès de l’Ordre par le procureur de la république de Ziguinchor, Pape Ismael Diallo.  
 
Pour la famille du « taximan » Idrissa Goudiaby, les conclusions de la contre-expertise sont une victoire après le rejet net des résultats de l’expertise réalisée à Ziguinchor et imputant la mort du jeune homme à un objet contondant et tranchant assimilable à une hache ou un sabre. Elle avait exigé une contre-expertise indépendante. Sa détermination a eu gain de cause.
 
Dans un communiqué publié le 21 juin 2022, le procureur Pape Ismael Diallo écrivait :
 
« L’expertise médico-légale réalisée le 19 juin 2022 a conclu à une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante. »
 
Cette version de la mort d’Idrissa Goudiaby a-t-elle préparé le terrain aux résultats contestés de la première expertise ?
 
Dans le même communiqué, ledit procureur poursuivait :
 
« Une enquête est en tout état de cause ouverte pour déterminer les circonstances de cette perte en vie humaine et identifier le ou les auteurs en vue de leur traduction devant les juridictions compétentes. »
 
Le procureur – accusé d’avoir voulu couvrir une version partisane qui disculperait l’Etat et l’accusée gendarmerie - donnera-t-il une suite – et quelle suite ? - à la contre-expertise sur la mort d’Idrissa Goudiaby ?
 
A l’issue de la manifestation du 17 juin dernier à Ziguinchor, des responsables d’opposition avaient fait état de plusieurs personnes blessées par balle réelle mais ils n’avaient pas été entendus. Les conclusions de la deuxième expertise leur donnent peut-être raison en fin de compte.
 
 
 
 
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