« Il y a des motifs de satisfaction en matière démocratique »

Vendredi 10 Février 2017

Par Moussa Sarr (Porte-parole de la Ligue démocratique, Ld)
 
«A considérer globalement l’état actuel des libertés et de la démocratie au Sénégal, je pense qu’il y a des motifs de satisfaction. 
 
Les deux alternances que nous avons réalisées en 2000 et en 2012 indiquent clairement la vitalité de notre démocratie et la réalité de nos libertés. En effet, lorsqu’un peuple a la possibilité de se choisir librement ses dirigeants par le moyen du suffrage universel, on ne peut pas nier pour ce peuple là l’existence d’une démocratie. C’est le cas pour le Sénégal où des forces de progrès ont consenti d’énormes sacrifices pour les conquêtes démocratiques d’aujourd’hui. Cela, personne n’a le droit de le nier.
 
Il s’y ajoute que la liberté d’expression est observable à travers les prises de position, en faveur ou non des gouvernants, des organisations politiques et syndicales ou des citoyens non organisés. Il suffit pour s’en convaincre de se référer au dynamisme et à la diversité de la presse au Sénégal. C’est Montesquieu qui nous apprend d’ailleurs que ‘’si à l'intérieur d'un Etat vous n'entendez le bruit d'aucun conflit vous pouvez être sûr que la liberté n'y est pas’’.
Au Sénégal,  l’expression de points de vue différents voire opposés est réelle. 
 
Nous avons tendance à mesurer la vitalité de la démocratie au nombre de marches autorisées ou non  pour les partis de l’opposition. Cela ne me paraît pas être le seul et unique critère pour formuler un jugement objectif sur l’état de la démocratie. L’exercice du droit à la marche, c’est vrai, doit devenir une banalité. Et le régime actuel doit s’y employer. La Ligue Démocratique, mon parti, s’oppose par principe à toute interdiction de marche. Mais en même temps, il est aisé de reconnaître que la démocratie et les libertés sont réelles au Sénégal. 
 
Toutefois, elles ne sont jamais définitivement acquises. C’est pourquoi, nous devons rester vigilants et toujours en alerte pour maintenir les acquis démocratiques et les renforcer. Dans ce sens,  des concertations régulières entre le Président de la République et l’opposition peuvent permettre un climat de meilleure intercompréhension et de confrontation rationnelle et sereine des points de vue.
 
Mais, quel que soit le niveau de notre démocratie,  elle ne peut pas être parfaite. Il existe en effet des insuffisances et des dangers inhérents à toute démocratie. Il nous revient à nous tous de rester constamment mobilisés pour défendre la démocratie et les libertés qui sont notre seul espoir, quel que soit le régime en place.»

 
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