Inculpation de Trump - Qui sont les six conjurés de la Maison-Blanche?

Mercredi 2 Aout 2023

 
L’acte d’accusation contre Donald Trump mentionne «six conjurés» impliqués dans ses machinations pour inverser le résultat de l’élection de 2020 et se maintenir au pouvoir.
 
L’acte d’accusation contre Donald Trump mentionne «six conjurés», essentiellement des juristes, impliqués dans ses machinations pour inverser le résultat de l’élection de 2020 et se maintenir au pouvoir.
 
En vertu de la tradition judiciaire américaine, leurs noms ne sont pas révélés tant qu’ils ne sont pas poursuivis, mais les détails livrés sur leurs agissements ont permis aux médias et commentateurs américains d’en identifier avec certitude cinq.
 
L’ancien maire de New York
 
Le plus connu est de loin le «conjuré numéro 1», Rudy Giuliani, ancien maire de New York et avocat personnel de l’ex-président, qui a publiquement mené sa campagne pour contester les résultats dans sept États décisifs.
 
L’acte d’accusation le présente comme «un avocat prêt à propager délibérément des affirmations erronées et à recourir à des stratégies dont les avocats de la campagne de réélection en 2020 du prévenu ne voulaient pas».
 
Au président de la Chambre des représentants d’Arizona (sud-ouest) Rusty Bowers, qui lui réclamait des preuves des fraudes invoquées par le camp Trump, Rudy Giuliani, cité par les procureurs, lui a répondu avec son aplomb légendaire: «Nous n’avons pas de preuves mais nous avons beaucoup de théories».
 
L’unique femme identifiée parmi les six conjurés, le «numéro 3», l’avocate conservatrice Sidney Powell, soutenait des thèses qualifiées en privé de «folles» par Donald Trump lui-même, qui a pourtant relayé sa «désinformation».
 
Taxée de complotisme pour avoir notamment incriminé des systèmes électroniques liés au Venezuela et à Cuba, cette ancienne procureure fédérale avait intenté en vain une procédure contre le gouverneur de Géorgie (Sud) pour «fraude électorale massive».
 
Plan corrompu
 
Le «conjuré numéro 2», le constitutionnaliste John Eastman, s’est surtout illustré par ses efforts pour amener le vice-président Mike Pence à sortir de son rôle purement protocolaire de certification de l’élection de Joe Biden le 6 janvier 2021 en interférant avec la proclamation du vainqueur, selon l’acte d’accusation.
 
Un mois avant cette date capitale, Trump et Eastman ont demandé à la présidente du Comité national du parti républicain de constituer des groupes de grands électeurs en faveur du président sortant dans les États contestés, lui faisant croire qu’il s’agissait d’une simple précaution au cas où leurs recours légaux aboutiraient, d’après les procureurs.
 
Ils mettaient ainsi en pratique le plan élaboré sur la base d’une série de «notes rédigées par le conjuré numéro 5», l’avocat Kenneth Chesebro, qui aidait la campagne Trump dans une procédure de recomptage dans le Wisconsin (Nord).
 
Alors que les autres tentatives de modifier les résultats échouaient les unes après les autres à partir de décembre 2020, «ces notes ont progressivement évolué d’une stratégie juridique pour préserver les droits du prévenu à un plan corrompu» pour remplacer les grands électeurs démocrates par des républicains.
 
Le «conjuré numéro 4», identifié comme Jeffrey Clark, un responsable du Ministère de la justice, apparaît dans le document comme un exécutant particulièrement zélé des volontés de Donald Trump, quitte à désobéir ou mentir à sa hiérarchie.
 
À l’instigation du président sortant, qui était prêt à le récompenser en le nommant ministre de la Justice par intérim avant de devoir y renoncer pour éviter une révolte au sein du ministère, «il a tenté d’ouvrir des enquêtes sur des fraudes électorales bidon et d’influencer les assemblées d’États par des affirmations de fraudes électorales qu’il savait fausses».
 
Seul le sixième conjuré, décrit comme un consultant politique qui a participé à la constitution de groupes frauduleux de grands électeurs, demeure non identifié. (AFP)
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