Les familles de prisonniers israéliens détenus par le Hamas ont accusé, jeudi, le Premier ministre Benyamin Netanyahu d'avoir fait fuiter un enregistrement dans lequel il critiquait le rôle de Doha dans les discussions sur l'échange de prisonniers avec le mouvement de résistance palestinien.
« Toutes les conversations qui ont lieu lors des réunions avec le Premier ministre sont enregistrées par son bureau et ses collaborateurs présents à la réunion », a déclaré Haim Rubinstein, porte-parole des familles de prisonniers, dans un communiqué.
« Les familles participant à la réunion se sont vu confisquer leur téléphone à l'entrée », a ajouté Rubinstein.
Le porte-parole a qualifié la fuite des propos de Netanyahu de « problème grave qui indique une perte de contrôle ».
Dans les propos tenus par Netanyahu lors de sa rencontre avec les proches des prisonniers, le premier ministre israélien a critiqué le rôle joué par le pays du Golfe dans les discussions avec le Hamas en vue d'un échange de prisonniers.
« Le Qatar, de mon point de vue, n'est pas fondamentalement différent des Nations Unies... et de la Croix-Rouge, [le Qatar] est encore plus problématique », a déclaré Netanyahu dans un enregistrement diffusé par la télévision israélienne Channel 12.
« Je ne me fais pas d'illusions à leur sujet. Ils ont une influence [sur le Hamas]... Parce qu'ils [le Qatar] le financent ».
Netanyahu a ajouté qu'il s'était récemment mis « très en colère contre les Américains » pour avoir renouvelé un accord visant à prolonger de dix ans la présence militaire américaine sur une base au Qatar.
Ces fuites ont suscité les foudres du Qatar, qui a accusé Netanyahu de saboter, pour des raisons politiques, les négociations avec le Hamas sur la libération des prisonniers.
Le bureau de Netanyahu n'a fait aucun commentaire sur la déclaration des familles de prisonniers.
Le Hamas détiendrait près de 136 Israéliens à la suite de son attaque transfrontalière du 7 octobre.
Le mouvement de résistance palestinien exige la fin de l'offensive meurtrière d'Israël contre la Bande de Gaza pour tout accord d'échange de prisonniers avec Israël.
Le gouvernement israélien a rejeté les appels à l'arrêt de la guerre de Gaza, tant que le Hamas n'aura pas été détruit et que les
prisonniers n'auront pas été libérés.
Israël mène, depuis le 7 octobre, une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a fait au moins 25 700 morts et 63 740 blessés parmi les Palestiniens, tandis que près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas.
La guerre israélienne a provoqué le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que plus de la moitié des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies. [AA]