Israël - Tel-Aviv frappé par un « projectile » tiré depuis le Yémen

Samedi 21 Décembre 2024

Un missile des rebelles houthis du Yémen a frappé Tel-Aviv dans la nuit de vendredi à samedi, faisant 16 blessés légers, avant que l’armée israélienne intercepte un drone entré dans l’espace aérien d’Israël en provenance de l’est.

 

« À la suite des sirènes qui ont retenti dans le centre d’Israël, un projectile lancé depuis le Yémen a été identifié et des tentatives d’interception ont été menées sans succès », a indiqué l’armée israélienne.

 

Les houthis ont revendiqué le tir d’un « missile balistique hypersonique Palestine 2 » sur une « cible militaire de l’ennemi israélien » dans la région de Jaffa, dans le centre du pays.

 

Quelques heures plus tard, l’armée israélienne a annoncé avoir intercepté, au-dessus de son territoire, un drone venu de l’est.

Elle n’a pas précisé l’origine du drone, mais plusieurs attaques similaires ont été revendiquées ces derniers mois par des groupes pro-iraniens en Irak.

 

« Comme dans les films »

 

Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, les houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont lancé de nombreuses offensives contre Israël, qui a répliqué à plusieurs reprises.

 

Les rebelles ont affirmé que l’attaque de samedi avait été menée en réponse « aux massacres contre (le) peuple à Gaza » et en « représailles à l’agression israélienne contre (leur) pays ».

 

Les services de secours israéliens ont indiqué avoir été alertés à 3 h 48 locales (20 h 48 heure de l’Est) d’une frappe dans le quartier mixte de Jaffa, au sud de Tel-Aviv, et avoir déployé d’importants moyens sur place.

 

Ils ont fait état de 16 blessés légers, principalement victimes d’éclats de verre, dont une fillette de trois ans, qui ont été transportés dans deux hôpitaux de Tel-Aviv.

 

« Une alarme a retenti juste avant quatre heures et une grosse boule de feu a soudainement éclairé le ciel, comme dans les films », a témoigné auprès de l’AFP Ido Barnea, dont l’appartement a été endommagé.

 

« On a eu beaucoup de chance, car on n’a pas eu le temps de se mettre à l’abri », a raconté une autre habitante, Noa Mosseri. « On a entendu un gros “boom” quelques secondes après l’alarme. »

 

L’impact du projectile a laissé un cratère au milieu d’un jardin d’enfants. De nombreuses vitres ont été brisées et des habitants ont été contraints de quitter leur domicile à la hâte au petit matin alors que le quartier a été sécurisé par la police.

 

« Prix fort »

 

Pour l’armée israélienne, le missile tiré par les houthis est « un autre exemple manifeste que les civils israéliens sont délibérément ciblés ».

 

Elle a par ailleurs rappelé que la « défense aérienne » du pays n’était « pas hermétique » et encouragé sa population à suivre les consignes de sécurité.  

 

Les houthis avaient déjà tiré deux jours plus tôt un missile sur Israël, qui avait fait d’importants dégâts sur une école à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, causés par « une interception partielle » selon l’armée israélienne.  

 

L’armée a bombardé de son côté des ports et l’infrastructure énergétique des rebelles au Yémen, pays situé à plus de 1500 kilomètres au sud-est d’Israël, faisant neuf morts parmi eux, selon leur chef.

 

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé dans une vidéo un avertissement aux houthis, déclarant que « celui qui frappe Israël paiera un prix très fort ».

 

La plupart des attaques des rebelles en direction d’Israël ont été contrées ou n’ont provoqué que des dommages matériels.  

 

Mais en juillet, la mort d’un civil israélien, tué à Tel-Aviv par l’explosion d’un drone tiré du Yémen, avait entraîné un raid aérien de représailles sur Hodeïda, faisant six morts et d’importants dégâts.

 

Les houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, dont Sanaa, s’en prennent par ailleurs régulièrement aux navires liés selon eux à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré les frappes menées par l’armée américaine, parfois avec l’aide des forces britanniques.

 

Ils font partie de ce que l’Iran appelle l’« axe de la résistance », qui regroupe d’autres mouvements hostiles à Israël, comme le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais. [AFP]

 
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