Des centaines de manifestants israéliens ont bloqué, samedi, l’Ayalon, autoroute névralgique à Tel Aviv, lors d’un manifestation monstre à laquelle ont participé des milliers de personnes, exigeant un accord avec le Hamas pour échanger otages contre prisonniers palestiniens et des élections anticipées.
La société de radiodiffusion publique israélienne a rapporté que des centaines d'Israéliens avaient bloqué l’autoroute Ayalon, à Tel Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il conclue un accord avec le Hamas concernant les otages israéliens détenus dans la bande de Gaza.
Les manifestants ont allumé plusieurs feux et brandi des banderoles exigeant la conclusion immédiate d'un accord entre Tel Aviv et le Hamas.
Ils ont également demandé la dissolution du gouvernement de Benyamin Netanyahu et l’organisation d'élections anticipées, selon la même source.
Dans ce même contexte, la police israélienne a empêché une manifestation devant le siège du ministère de la Défense dans le quartier de Kiryat, au centre de Tel-Aviv, sous prétexte qu'elle était « illégale », selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
La police a interpellé plusieurs manifestants qui refusaient de respecter l’interdiction de manifester devant le siège du ministère de la Défense, ainsi que d'autres personnes accusées d'incitation à l'émeute en raison de leur participation au blocage de l’Ayalon, selon le quotidien privé.
D’autres villes israéliennes ont vu défiler des milliers de personnes contre le gouvernement Netanyahu et en faveur d’un accord avec le Hamas, notamment à Jérusalem, Rehovot et Raanana (centre) et Haïfa (nord), rapporte Yedioth Ahronoth.
Les Israéliens défilent dans les rues quasi quotidiennement pour faire pression sur le gouvernement et le pousser à conclure un accord d'échange d’otages contre des prisonniers palestiniens avec le Hamas et à tenir des élections anticipées.
Israël affirme que plus de 125 otages sont toujours détenus à Gaza, alors qu’au moins 8 800 Palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes, selon des sources officielles palestiniennes.
Une trêve d’une semaine (24 novembre -1 décembre) avait été conclue entre le Hamas et Israël, ponctuée par un cessez-le-feu, un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’une aide humanitaire très limitée dans la bande de Gaza, grâce aux médiations de Doha, du Caire et de Washington.
L’armée israélienne mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza, avec le soutien de Washington, qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.
Le conflit a provoqué également ‘’des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent’’, selon l’Onu, ainsi que le déplacement forcé de près de 2 millions de personnes sur les 2,3 millions d’habitants qui vivent dans l’enclave palestinienne.
Pretoria a déposé une plainte contre Tel Aviv pour ‘’crime de génocide’’, devant la Cour internationale de justice (CIJ). Les actes de l’État hébreu dans la bande de Gaza ont été qualifiés par l’Onu de ‘’violation du droit international’’, mais Israël rejette ces accusations, affirmant qu’il essaie seulement de protéger ses citoyens.
Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza. [AA]