Un tribunal militaire israélien a condamné un adolescent à 30 jours de prison, pour avoir refusé de faire son service militaire en signe d'opposition à l'offensive en cours contre la Bande de Gaza.
"Je refuse de croire que plus de violence apportera la sécurité, je refuse de prendre part à une guerre de vengeance", a déclaré Tal Mitnick, 18 ans, cité par le Jérusalem Post.
"Dans ce monde empreint de corruption dans lequel nous vivons, la violence et la guerre sont autant de moyens d'accroître le soutien au gouvernement et de faire taire les critiques", a-t-il ajouté.
"Nous devons reconnaître le fait qu'après des semaines d'opérations terrestres à Gaza, en fin de compte, des négociations, un accord, ont permis de ramener les prisonniers. C'est en fait l'action militaire qui les a tués", a déclaré Mitnick.
Et d'ajouter : "À cause du mensonge criminel selon lequel "il n'y a pas de civils innocents à Gaza", même les otages agitant un drapeau blanc et criant en hébreu ont été abattus. Je n'ose imaginer le nombre de cas similaires qui n'ont pas fait l'objet d'une enquête parce que les victimes étaient nées du mauvais côté de la barrière".
Le jeune objecteur de conscience est le premier Israélien à être emprisonné pour son opposition à la guerre de Gaza depuis le début du conflit, le 7 octobre.
Il encourt d'autres peines d'emprisonnement après sa première libération, selon une déclaration de ses avocats.
Au mois d'août, plus de 200 lycéens israéliens ont annoncé qu'ils refusaient de faire leur service militaire, invoquant l'occupation par Israël des territoires palestiniens.
Israël mène une campagne de bombardements contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, tuant au moins 21 110 Palestiniens et en blessant 55 243 autres, principalement des femmes et des enfants, d'après les autorités sanitaires locales.
Quelque 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas, selon les autorités de Tel Aviv.
L'attaque israélienne a laissé Gaza en ruines, avec 60 % des infrastructures de l'enclave endommagées ou détruites et près de 2 millions de personnes déplacées dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments.