Des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu samedi à Rome, la capitale italienne, et dans la ville de Milan, après avoir été reportées sous la pression de la communauté juive et suite à une interdiction des autorités.
Des étudiants, des militants de la gauche et membres de la communauté palestinienne et musulmane ont défilé dans les rues italiennes pour exprimer leur soutien aux droits du peuple palestinien et dénoncer les attaques israéliennes sur Gaza malgré une interdiction du ministère italien de l'Intérieur.
Des représentants de la communauté juive du pays ont appelé, au cours de cette semaine, les autorités à empêcher les marches pro-palestiniennes à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, célébrée le 27 janvier de chaque année.
Plus de 3 000 manifestants se sont rassemblés à Rome sur la place Vittorio Emanuele pour protester contre l'interdiction du droit de manifester et contre les attaques israéliennes sur Gaza.
Les manifestants ont scandé "Liberté pour la Palestine", dénonçant l’interdiction de manifester imposée par le gouvernement Meloni.
Dans une déclaration accordée à Anadolu, Khalil, Italien d'origine palestinienne a précisé avoir participé à cette manifestation pour exprimer sa colère "face au meurtre de Palestiniens jour et nuit".
Khalil a critiqué samedi l'interdiction de manifester imposée par les autorités italiennes, soulignant que "manifester est un droit garanti par la loi".
"Je ne nie pas le droit des autres à exprimer leurs sentiments sur les souffrances qu'ils ont vécues par le passé et en fait je partage la douleur des familles des victimes de l'Holocauste", a-t-il lancé.
Et d'ajouter, "mais d'autres doivent également prendre position contre les massacres commis en Palestine, notamment en Cisjordanie et à Gaza".
"La manifestation va au-delà de toutes les interdictions gouvernementales, en particulier à un moment où les enfants et les étudiants de l'autre côté de la Méditerranée, en Palestine, sont exposés à la guerre et à une destruction systématique inacceptable", a-t-il regretté.
La police de Rome a pris des mesures de sécurité strictes pendant la manifestation et a bouclé la zone par voie terrestre et aérienne.
À Milan, des tensions ont éclaté entre les protestataires et la police. Malgré la décision d'interdiction prise par le gouverneur de Milan, sous prétexte qu'elle coïncidait avec la Journée de commémoration de l'Holocauste, plus d'un millier de partisans palestiniens se sont rassemblés sur la place Loreto.
Des interventions à coups de matraques sur des manifestants pour disperser les foules de manifestants ont été signalées au cours de la manifestation.
Depuis le 7 octobre dernier, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à samedi 26 257 morts et 64 797 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, selon les autorités gazaouies et l'Onu, et provoqué des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent. [AA]