Cesare Battisti, l'ancien activiste italien d'extrême gauche condamné en Italie à la perpétuité pour quatre meurtres qu'il n'avait jamais reconnus, a finalement avoué sa responsabilité dans ces événements, a annoncé lundi le procureur de Milan, Alberto Nobili.
Cesare Battisti a reconnu toutes les charges pesant contre lui et ses responsabilités "dans quatre meurtres", a déclaré le procureur, cité par les médias transalpins. Alberto Nobili a précisé que ce revirement était intervenu au cours de l'interrogatoire de Cesare Battisti qu'il a mené samedi et dimanche.
L'ex-activiste, né en 1954 à Rome, a également présenté ses excuses aux familles de ses victimes pour la douleur causée, a-t-il ajouté.
Cesare Battisti a été condamné en 1981 pour le meurtre, en 1978, d'Antonio Santoro, un gardien de prison et celui, en 1979, d'Andrea Campagna, un chauffeur de la police. Il a également été condamné pour complicité dans le meurtre, en 1979, d'un bijoutier, Pier Luigi Torregiani. Son fils Alberto, 15 ans à l'époque, grièvement blessé au cours de cette attaque, était devenu tétraplégique. Cesare Battisti a aussi été condamné pour complicité du meurtre en 1979 d'un boucher, Lino Sabbadin.
"Je n’ai jamais blessé ou tué un seul être humain", assurait-il
Il avait jusqu’ici toujours affirmé être innocent de ces meurtres. En septembre 2011, Battisti avait accordé une interview à l’agence de presse italienne Ansa, dans laquelle il clamait son innocence : "Je demande pardon en tant que responsable politique, pas en tant que responsable militaire d'une participation directe aux attentats".
Niant avoir "jamais blessé ou tué un seul être humain", il avait échappé à la justice italienne pendant trente-sept ans, durant lesquelles il a notamment vécu au Brésil et en France, jusqu’à son arrestation en Bolivie en janvier 2019 et son extradition en Italie.
À la fin des années 1970, au cœur des "années de plomb", l’Italie est frappée par une vague de violences politiques perpétrées par l’extrême gauche et l’extrême droite, au cours desquelles plus de 360 personnes mourront. Le jeune Cesare Battisti rejoint un groupuscule d’extrême gauche, les Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Celui qui n’était qui était jusque-là qu’un délinquant condamné pour des délits de droit commun, embrasse l’idéologie de ce groupe qui revendiquera par la suite plusieurs assassinats.
En juin 1979, il est arrêté à Milan dans l'enquête sur le meurtre d'un bijoutier. Il est condamné en mai 1981 à douze ans et dix mois de prison pour "participation à bande armée" et "recel d'armes". Il s'évade en octobre 1981 de sa prison près de Rome et gagne la France, puis en 1982 le Mexique. Cesare Battisti revient en France en 1990. Un an plus tard, la justice française rejette une demande italienne d'extradition.
Gardien d'immeuble pour assurer ses fins de mois lorsqu’il vivait en France, Cesare Battisti avait entamé une carrière d'écrivain, publiant une douzaine de polars et a un temps bénéficié du soutien de plusieurs personnalités françaises comme la romancière Fred Vargas, l’intellectuel Bernard Henri-Lévy, ou François Hollande, alors leader du Parti socialiste.
Une longue saga judiciaire brésilienne
En juin 2004, la justice française, répondant à une nouvelle demande de l’Italie, se déclare favorable à l’extradition. Le président de droite Jacques Chirac, désavouant son prédécesseur François Mitterrand, ne s’oppose pas à cette décision. Cesare Battisti s’enfuit au Brésil où il vit dans la clandestinité, avant d’être finalement arrêté en mars 2007. L’ancien militant d’extrême gauche passe par la case prison, jusqu’à ce que le Brésil lui accorde l’asile politique en janvier 2009. S’ensuit une grave crise diplomatique avec l’Italie, qui rappelle son ambassadeur à Brasilia.
Une longue saga judiciaire démarre alors et permet à Cesare Battisti de rester près de dix ans supplémentaires au Brésil, avant de fuir une nouvelle fois, jusqu’à son arrestation en Bolivie au début de cette année. Remis aux autorités brésiliennes, il est extradé en Italie conformément à la promesse électorale de Jair Bolsonaro, président populiste qui a pris ses fonctions au Brésil le 1er janvier. (AFP)
Cesare Battisti a reconnu toutes les charges pesant contre lui et ses responsabilités "dans quatre meurtres", a déclaré le procureur, cité par les médias transalpins. Alberto Nobili a précisé que ce revirement était intervenu au cours de l'interrogatoire de Cesare Battisti qu'il a mené samedi et dimanche.
L'ex-activiste, né en 1954 à Rome, a également présenté ses excuses aux familles de ses victimes pour la douleur causée, a-t-il ajouté.
Cesare Battisti a été condamné en 1981 pour le meurtre, en 1978, d'Antonio Santoro, un gardien de prison et celui, en 1979, d'Andrea Campagna, un chauffeur de la police. Il a également été condamné pour complicité dans le meurtre, en 1979, d'un bijoutier, Pier Luigi Torregiani. Son fils Alberto, 15 ans à l'époque, grièvement blessé au cours de cette attaque, était devenu tétraplégique. Cesare Battisti a aussi été condamné pour complicité du meurtre en 1979 d'un boucher, Lino Sabbadin.
"Je n’ai jamais blessé ou tué un seul être humain", assurait-il
Il avait jusqu’ici toujours affirmé être innocent de ces meurtres. En septembre 2011, Battisti avait accordé une interview à l’agence de presse italienne Ansa, dans laquelle il clamait son innocence : "Je demande pardon en tant que responsable politique, pas en tant que responsable militaire d'une participation directe aux attentats".
Niant avoir "jamais blessé ou tué un seul être humain", il avait échappé à la justice italienne pendant trente-sept ans, durant lesquelles il a notamment vécu au Brésil et en France, jusqu’à son arrestation en Bolivie en janvier 2019 et son extradition en Italie.
À la fin des années 1970, au cœur des "années de plomb", l’Italie est frappée par une vague de violences politiques perpétrées par l’extrême gauche et l’extrême droite, au cours desquelles plus de 360 personnes mourront. Le jeune Cesare Battisti rejoint un groupuscule d’extrême gauche, les Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Celui qui n’était qui était jusque-là qu’un délinquant condamné pour des délits de droit commun, embrasse l’idéologie de ce groupe qui revendiquera par la suite plusieurs assassinats.
En juin 1979, il est arrêté à Milan dans l'enquête sur le meurtre d'un bijoutier. Il est condamné en mai 1981 à douze ans et dix mois de prison pour "participation à bande armée" et "recel d'armes". Il s'évade en octobre 1981 de sa prison près de Rome et gagne la France, puis en 1982 le Mexique. Cesare Battisti revient en France en 1990. Un an plus tard, la justice française rejette une demande italienne d'extradition.
Gardien d'immeuble pour assurer ses fins de mois lorsqu’il vivait en France, Cesare Battisti avait entamé une carrière d'écrivain, publiant une douzaine de polars et a un temps bénéficié du soutien de plusieurs personnalités françaises comme la romancière Fred Vargas, l’intellectuel Bernard Henri-Lévy, ou François Hollande, alors leader du Parti socialiste.
Une longue saga judiciaire brésilienne
En juin 2004, la justice française, répondant à une nouvelle demande de l’Italie, se déclare favorable à l’extradition. Le président de droite Jacques Chirac, désavouant son prédécesseur François Mitterrand, ne s’oppose pas à cette décision. Cesare Battisti s’enfuit au Brésil où il vit dans la clandestinité, avant d’être finalement arrêté en mars 2007. L’ancien militant d’extrême gauche passe par la case prison, jusqu’à ce que le Brésil lui accorde l’asile politique en janvier 2009. S’ensuit une grave crise diplomatique avec l’Italie, qui rappelle son ambassadeur à Brasilia.
Une longue saga judiciaire démarre alors et permet à Cesare Battisti de rester près de dix ans supplémentaires au Brésil, avant de fuir une nouvelle fois, jusqu’à son arrestation en Bolivie au début de cette année. Remis aux autorités brésiliennes, il est extradé en Italie conformément à la promesse électorale de Jair Bolsonaro, président populiste qui a pris ses fonctions au Brésil le 1er janvier. (AFP)