Italie : la nouvelle réforme électorale vise à isoler le M5S

Dimanche 8 Octobre 2017

(Reuters) Les partis traditionnels italiens font front commun pour soutenir la nouvelle loi électorale qui sera débattue cette semaine au Parlement et qui est jugée pénalisante avant tout pour le Mouvement Cinq-Etoiles (M5S).
 
La Chambre des députés doit commencer à voter mardi pour cette nouvelle législation qui, contrairement au système actuel, autorisera la formation de larges coalitions avant une élection. Or le M5S a toujours refusé d'appartenir à des alliances.
 
"Le seul objectif de cette loi est de permettre aux autres de se liguer contre nous", accuse Danilo Toninelli, un élu du mouvement anti-establishment. Pour les partis traditionnels, "l'important est de stopper le Cinq-Etoiles", dit-il.
 
Le projet de réforme prévoit de répartir les deux tiers des sièges du Parlement à la proportionnelle, les sièges restants étant désignés au scrutin majoritaire.
 
Les coalitions devraient obtenir 10% des voix au niveau national pour entrer au Parlement, le seuil étant fixé à 3% pour les partis seuls.
 
Les prochaines élections législatives en Italie doivent avoir lieu entre mars et mai 2018.
Les sondages placent le Parti démocrate (PD) de l'ancien président du Conseil Matteo Renzi et le M5S, dirigé par le jeune Luigi Di Maio, 31 ans, au coude-à-coude en tête des intentions de vote.
 
Mais si le PD avait la possibilité de s'allier en amont d'une élection avec de plus petites formations du centre et de la gauche, il dépasserait très probablement le M5S.
 
LA DROITE A "LE VENT EN POUPE"
 
A droite, la nouvelle loi pourrait également profiter à Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et à la Ligue du Nord, car les enquêtes d'opinion montrent que les deux formations seraient en mesure de remporter les élections en cas d'alliance.
 
"Le centre droit et Forza Italia ont le vent en poupe", assure Renato Brunetta, le chef du groupe Forza Italia à la chambre basse du Parlement.
 
Toujours selon les sondages cependant, ni le centre gauche de Renzi ni la droite de Berlusconi n'obtiendraient aujourd'hui suffisamment de voix pour gouverner seuls.
 
La nouvelle législation pourrait être adoptée dès cette semaine par la Chambre des députés. Elle sera ensuite transmise au Sénat. Le résultat n'est en rien acquis, car les parlementaires peuvent rompre avec les consignes de leurs partis à la faveur des votes à bulletin secret.
 
Une précédente réforme électorale proposée en juin dernier et soutenue dans un premier temps par le M5S est ainsi restée lettre morte.
 
Le mouvement fondé par l'humoriste Beppe Grillo, qui dit vouloir sauver l'Italie des griffes d'un système politique corrompu et prône la démocratie directe, a effectué une entrée spectaculaire au Parlement en raflant en 2013 un quart des suffrages nationaux. Mais il peine à élargir ses suffrages.
 
Le Cinq-Etoiles préconise la création d'un revenu universel, la révision du plafonnement des dépenses publiques européennes et l'abandon progressif des énergies fossiles. Autrefois partisan d'un référendum sur la sortie de l'euro, il dit maintenant qu'il ne s'agit plus d'une priorité.
 
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