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Japon-Australie : Signature d'un traité de défense «historique»

Jeudi 6 Janvier 2022

Ce traité est considéré comme une nouvelle étape-clé dans le resserrement des liens entre Canberra et Tokyo face aux ambitions de la Chine dans la région indo-pacifique.


Le Japon et l’Australie ont signé jeudi un traité qualifié d’«historique» pour renforcer leur coopération en matière de défense, affirmant que cet accord contribuera à la stabilité régionale au moment où la Chine étend son influence militaire et économique.
 
Bien que le premier ministre australien Scott Morrison n’ait pas mentionné Pékin dans une déclaration publiée avant la signature, le traité est considéré comme une nouvelle étape-clé dans le resserrement des liens entre Canberra et Tokyo face aux ambitions de la Chine dans la région indo-pacifique.
 
Avant un sommet en ligne avec son homologue japonais Fumio Kishida jeudi, Scott Morrison a qualifié l’accord d’«affirmation de l’engagement des deux nations à travailler ensemble pour relever les défis de sécurité stratégique communs auxquels nous sommes confrontés et à contribuer à un Indo-Pacifique sûr et stable».
 
«Ce traité historique (…) fournira pour la première fois un cadre clair pour une interopérabilité et une coopération accrues entre nos deux forces», a déclaré Scott Morrison. Le partenariat reflète «nos valeurs communes, notre engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’Homme, et nos intérêts communs dans un Indo-Pacifique libre, ouvert et résilient», a-t-il ajouté.
 
Deux membres du «Quad»
 
Le Japon et l’Australie font déjà partie avec les États-Unis et l’Inde d’un groupe informel appelé «Quad», qui s’est efforcé ces dernières années de construire une alliance face aux menaces que la Chine fait peser, selon eux, sur les voies maritimes vitales dans le Pacifique.
 
Interrogé sur le traité Japon-Australie, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, avait déclaré dès mercredi que «les échanges et la coopération d’État à État devraient être propices au renforcement de la compréhension et de la confiance mutuelles entre les pays de la région (…), plutôt que de cibler ou saper les intérêts d’une tierce partie. Nous espérons que le Pacifique sera un océan de paix, et non un endroit où faire des vagues».
 
Ali Wyne, analyste à Eurasia Group, a estimé que le traité pourrait renforcer la capacité de Tokyo et de Canberra à effectuer des exercices militaires conjoints au Japon avec les États-Unis. «La Chine y verra probablement une preuve supplémentaire que les démocraties industrielles avancées cherchent à entraver sa résurgence», a-t-il dit à l’AFP.
 
En septembre dernier, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie avaient annoncé la formation d’une nouvelle alliance – «Aukus» – en vertu de laquelle l’Australie avait décidé d’acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire utilisant la technologie américaine. La France avait réagi très négativement à cette annonce qui avait eu pour conséquence l’abandon par l’Australie d’un mégacontrat de sous-marins français. (AFP)
 
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