Le président Joe Biden a décidé de mettre fin au système de rotations des troupes en Somalie, décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.
Le président Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les djihadistes shebab affiliés à Al-Qaïda, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.
Joe Biden «a approuvé une demande du ministère de la Défense de repositionner des forces américaines en Afrique de l’Est, afin de rétablir une petite présence militaire persistante en Somalie», a déclaré à la presse un haut responsable américain ayant requis l’anonymat.
Près de 18 mois après le retrait des quelque 750 militaires américains qui étaient déployés dans ce pays de la Corne de l’Afrique, «moins de 500» soldats des forces spéciales américaines seront de nouveau stationnés dans le pays, a-t-il ajouté.
Perte de temps
Il n’a pas précisé la date de leur arrivée dans ce pays meurtri par l’insurrection des shebab et menacé par la famine en raison d’une sécheresse d’une ampleur historique, indiquant simplement qu’il «faudra un peu de temps» pour les déployer tous. Donald Trump avait ordonné en décembre 2020, soit juste avant la fin de son mandat, le retrait des troupes américaines de Somalie, n’autorisant que des missions par rotations.
Or, ces allées et venues représentaient un risque pour les soldats américains et leur faisaient perdre du temps, les obligeant à acheminer leur équipement au début de chaque rotation et à le réexpédier en fin de séjour, et les rotations étaient entrecoupées de période d’absence. Le ministre de la Défense Lloyd Austin a «jugé que ce modèle de missions épisodiques était inefficace et de plus en plus intenable», a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
«Irrationnel»
Le haut responsable américain a lui laissé entendre que la décision de Joe Biden avait davantage à voir avec la sécurité des forces américaines, qu’avec l’élection dimanche d’un nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, après plus d’un an d’atermoiements et de crise politique autour de l’organisation du scrutin.
Le soutien des dirigeants somaliens à une coopération avec les États-Unis dans la lutte contre les islamistes a été «constant» ces dernières années, a-t-il expliqué. «Nous avons coopéré avec succès avec les Somaliens» malgré les changements de gouvernement, «et nous sommes convaincus que nous continuerons à le faire avec la nouvelle administration».
La décision de rétablir une présence militaire «rationalise le dispositif irrationnel dont nous avons hérité», a-t-il ajouté. «C’était irrationnel parce que cela créait un risque inutile et élevé pour les forces américaines à chaque fois qu’elles entraient et sortaient du pays, et que nous en tirions moins de bénéfice malgré ce risque accru».
Pas de combats directs
Les deux responsables américains se sont abstenus de préciser quels seraient les soldats envoyés, mais les effectifs envoyés jusqu’ici en Somalie appartiennent aux forces spéciales américaines. Ils ont précisé qu’ils étaient déjà positionnés dans des pays voisins et que ce déploiement ne changerait pas la posture militaire américaine en Afrique de l’Est. «L’objectif est de permettre une lutte plus efficace des forces locales contre les Shebab (…) qui se sont renforcés et représentent une menace», a précisé John Kirby.
Les islamistes radicaux, qui mènent une insurrection dans le pays depuis 15 ans, ont ces derniers mois intensifié leurs attaques, menant notamment un double attentat dans le centre du pays le 24 mars (48 morts), puis un assaut d’envergure contre une base de la force de l’Union africaine (10 morts selon un bilan officiel). Le porte-parole du Pentagone a assuré qu’il n’était pas question que les forces américaines soient directement engagées dans des combats contre les shebab.
«Je veux rappeler que ces forces ont été et vont continuer à être utilisées pour former, conseiller et équiper les forces partenaires (somaliennes), afin de leur donner les moyens dont ils ont besoin pour désorganiser, affaiblir et surveiller les shebab», a déclaré John Kirby à la presse. «Nos forces ne sont pas actuellement engagées directement dans des opérations de combat et elles ne le seront pas à l’avenir», a-t-il affirmé. (AFP)
Le président Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les djihadistes shebab affiliés à Al-Qaïda, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.
Joe Biden «a approuvé une demande du ministère de la Défense de repositionner des forces américaines en Afrique de l’Est, afin de rétablir une petite présence militaire persistante en Somalie», a déclaré à la presse un haut responsable américain ayant requis l’anonymat.
Près de 18 mois après le retrait des quelque 750 militaires américains qui étaient déployés dans ce pays de la Corne de l’Afrique, «moins de 500» soldats des forces spéciales américaines seront de nouveau stationnés dans le pays, a-t-il ajouté.
Perte de temps
Il n’a pas précisé la date de leur arrivée dans ce pays meurtri par l’insurrection des shebab et menacé par la famine en raison d’une sécheresse d’une ampleur historique, indiquant simplement qu’il «faudra un peu de temps» pour les déployer tous. Donald Trump avait ordonné en décembre 2020, soit juste avant la fin de son mandat, le retrait des troupes américaines de Somalie, n’autorisant que des missions par rotations.
Or, ces allées et venues représentaient un risque pour les soldats américains et leur faisaient perdre du temps, les obligeant à acheminer leur équipement au début de chaque rotation et à le réexpédier en fin de séjour, et les rotations étaient entrecoupées de période d’absence. Le ministre de la Défense Lloyd Austin a «jugé que ce modèle de missions épisodiques était inefficace et de plus en plus intenable», a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
«Irrationnel»
Le haut responsable américain a lui laissé entendre que la décision de Joe Biden avait davantage à voir avec la sécurité des forces américaines, qu’avec l’élection dimanche d’un nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, après plus d’un an d’atermoiements et de crise politique autour de l’organisation du scrutin.
Le soutien des dirigeants somaliens à une coopération avec les États-Unis dans la lutte contre les islamistes a été «constant» ces dernières années, a-t-il expliqué. «Nous avons coopéré avec succès avec les Somaliens» malgré les changements de gouvernement, «et nous sommes convaincus que nous continuerons à le faire avec la nouvelle administration».
La décision de rétablir une présence militaire «rationalise le dispositif irrationnel dont nous avons hérité», a-t-il ajouté. «C’était irrationnel parce que cela créait un risque inutile et élevé pour les forces américaines à chaque fois qu’elles entraient et sortaient du pays, et que nous en tirions moins de bénéfice malgré ce risque accru».
Pas de combats directs
Les deux responsables américains se sont abstenus de préciser quels seraient les soldats envoyés, mais les effectifs envoyés jusqu’ici en Somalie appartiennent aux forces spéciales américaines. Ils ont précisé qu’ils étaient déjà positionnés dans des pays voisins et que ce déploiement ne changerait pas la posture militaire américaine en Afrique de l’Est. «L’objectif est de permettre une lutte plus efficace des forces locales contre les Shebab (…) qui se sont renforcés et représentent une menace», a précisé John Kirby.
Les islamistes radicaux, qui mènent une insurrection dans le pays depuis 15 ans, ont ces derniers mois intensifié leurs attaques, menant notamment un double attentat dans le centre du pays le 24 mars (48 morts), puis un assaut d’envergure contre une base de la force de l’Union africaine (10 morts selon un bilan officiel). Le porte-parole du Pentagone a assuré qu’il n’était pas question que les forces américaines soient directement engagées dans des combats contre les shebab.
«Je veux rappeler que ces forces ont été et vont continuer à être utilisées pour former, conseiller et équiper les forces partenaires (somaliennes), afin de leur donner les moyens dont ils ont besoin pour désorganiser, affaiblir et surveiller les shebab», a déclaré John Kirby à la presse. «Nos forces ne sont pas actuellement engagées directement dans des opérations de combat et elles ne le seront pas à l’avenir», a-t-il affirmé. (AFP)