Juppé craint une guerre civile à cause de l'hystérie sur l'islam

Vendredi 23 Septembre 2016

PARIS (Reuters) - "L'hystérie" actuelle en France dans le débat sur l'islam risque d'entraîner une guerre civile si on n'apaise pas le climat, déclare Alain Juppé dans un entretien publié vendredi par Le Monde, où il égratigne son rival à droite Nicolas Sarkozy.

Le favori des sondages pour la présidentielle de 2017 insiste sur son concept d'"identité heureuse" raillé par l'ancien président, qu'il affrontera en novembre dans la primaire de la droite.
"Je ne serai pas un prophète de malheur. Je veux donner aux Français une espérance dans l’avenir", dit-il. "Il faut absolument apaiser le climat qui règne aujourd’hui en France. Le simple mot de 'musulman' suscite une hystérie disproportionnée !", ajoute-t-il. "Si nous continuons comme ça, nous allons vers la guerre civile. Moi, je veux la paix civile."
 
L'ancien Premier ministre estime qu'il est le mieux placé pour remporter la présidentielle face à Marine Le Pen, que tous les sondages donnent qualifiée pour le second tour.

"Je suis le seul qui peut la devancer au premier tour de la présidentielle et la battre largement au second. C’est très important pour l’avenir, et cela comptera dans le choix des électeurs de la droite et du centre en novembre, puis dans le choix des Français l’an prochain", déclare-t-il au Monde.

A Bordeaux, Alain Juppé a alimenté le débat avec Nicolas Sarkozy, qui a déclenché un feu roulant de critiques en proclamant lundi lors d'un meeting que "dès qu'on devient français, on devient gaulois".

Nicolas Sarkozy a dit jeudi sur BFM TV refuser la polémique avec Alain Juppé, qui a fustigé "la nullité" de sa campagne pour la primaire, tout en l'invitant ironiquement à "relever le débat".
"Je souris. Lancer un débat sur la question de savoir si nos ancêtres sont gaulois plus ou moins à 100% ou à 90%, je ne suis pas sûr que ça élève les débats. Moi, je n'ai pas attaqué les personnes. Je dis que ce débat-là m'a paru au ras des pâquerettes et donc si tout le monde veut l'élever, on se retrouvera", a dit le maire de Bordeaux à des journalistes.
"Je le suivrai volontiers s'il s'élève."
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