L'Allemagne, en phase de réarmement depuis l'invasion russe de l'Ukraine, a entériné jeudi l'achat à Israël du système de défense antimissiles Arrow-3, un accord "historique" qui doit aussi contribuer à sécuriser le ciel européen.
Le système Arrow, dont la livraison est attendue en 2025, "préparera la défense aérienne allemande pour l'avenir", a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors de la signature de l'accord commercial à Berlin avec son homologue israélien Yoav Gallant.
"C'est, sans exagération, un jour historique pour nos deux nations", a souligné M. Pistorius.
Israël avait présenté ce contrat, d'une valeur estimée à 3,5 milliards de dollars, comme "le plus gros jamais signé" par Israël, dont l'industrie de la défense est un secteur phare.
Cet accord est "émouvant pour chaque juif", intervenant "80 ans seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale" et de la "tragédie de l'Holocauste", a déclaré de son côté M. Gallant.
Arrow-3, le niveau supérieur de ce dispositif antimissiles, est destiné à intercepter des engins au-dessus de l'atmosphère avec une portée qui pourrait aller jusqu'à 2.400 km.
Cet armement a ainsi une portée nettement supérieure à celle du système américain de défense antiaérienne Patriot et du système IRIS-T utilisés jusqu'à présent en Allemagne.
Berlin a prévu d'ajouter le dispositif Arrow à ces deux systèmes pour former son projet de bouclier antimissile européen, lancé par Olaf Scholz après le début de l'invasion russe en Ukraine.
Cette initiative a rallié jusqu'à présent 19 pays mais pas la Pologne, l'Italie ou la France, cette dernière prônant une autre approche stratégique et industrielle basée sur des équipements européens.
Avec Arrow-3, "Israël apporte une contribution très importante à notre sécurité en Allemagne, à notre sécurité en Europe, à la sécurité de notre espace aérien", ce qui importe "dans la situation de menace actuelle", a insisté M. Pistorius.
L'Allemagne a engagé depuis début 2022 un tournant historique après plusieurs décennies de sous-investissements dans sa défense, engageant un fonds de 100 milliards d'euros en faveur de l'armée allemande.
Une fois ce fonds épuisé, les efforts budgétaires devront perdurer si Berlin veut consacrer 2% de son PIB à la défense, comme les grandes puissances de l'Otan.