L'Ukraine revendique de petites avancées dans l'Est et le Sud

Lundi 14 Aout 2023

L'Ukraine a revendiqué lundi quelques gains dans l'est et le sud du pays, de petites avancées dans le cadre de son éreintante contre-offensive lancée il y a deux mois pour libérer ces territoires occupés par la Russie.
 
Dans l'Est, la bataille pour Bakhmout continue de faire rage, et ce depuis un an. Prise en mai par les Russes après des mois de sanglants combats, ce sont désormais les troupes de Moscou qui sont sur la défensive dans cette citée ravagée, devenue un symbole de la guerre.
 
"Dans le secteur de Bakhmout, 3 km2 ont été libérés la semaine dernière. Au total, 40 km2 ont déjà été libérés sur le flanc sud du secteur de Bakhmout", a annoncé Ganna Maliar, vice-ministre ukrainienne de la Défense.
 
L'Ukraine est en difficulté plus au nord, autour de Koupiansk, si bien qu'elle n'a pu "concentrer (ses) forces sur l'offensive dans le secteur de Bakhmout", selon Mme Maliar.
 
La Russie, Vladimir Poutine en tête, répète à l'envi que la contre-offensive a déjà échoué.
 
Concernant le front sud, où les forces ukrainiennes cherchent à trouver depuis des semaines les points faibles des lignes de défense russes, faites de champs de mines, de tranchées et de pièges anti-chars, Mme Maliar est restée vague, faisant état néanmoins de progrès.
 
"Les hostilités se poursuivent dans la localité de Urojaïné, nous avons certains succès", a-t-elle estimé.
 
- Besoin urgent d'armements –
 
Enfin, dans la région de Kherson (Sud), la vice-ministre a fait état d'"actions" menées par "certaines unités" ukrainiennes sur la rive orientale du Dniepr, où l'armée russe s'est retirée en novembre 2022, le fleuve devenant la ligne de front.
 
"Nous ne pouvons pas révéler les détails, mais nous avons accompli ces actions. Pour s'y retrancher, il faut déloger l'ennemi et libérer le territoire", a-t-elle ajouté.
 
Forte d'une aide militaire occidentale conséquente, l'Ukraine a lancé en juin une vaste contre-offensive pour chasser l'armée russe des territoires qu'elle occupe.
 
Kiev a préparé l'opération pendant des mois, accumulant les ressources et formant les recrues. Pendant ce temps, les Russes ont bâti de leurs côtés de puissantes défenses, si bien que l'armée ukrainienne n'avance que très péniblement.
 
Les dirigeants ukrainiens ne cessent de dire que les combats sont rudes, mais que les premiers résultats sont là et qu'il leur faut plus de missiles longue-portée pour ravager les arrières russes.
 
C'est le message qu'a encore entendu le ministre allemand des Finances Christian Lindner, en visite lundi à Kiev.
 
"J'ai souligné que l'Ukraine a un besoin urgent d'armements. Nous comptons sur nos partenaires pour comprendre la situation et que cela ne peut pas être reporté", a jugé le maire de Kiev, Vitali Klitschko après avoir reçu M. Lindner.
 
En milieu de journée lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé que "les systèmes russes de défense antiaérienne ont détecté et détruit des drones" attribués à Kiev "au-dessus du territoire de la région de Belgorod".
"Il n'y a pas eu de victimes ni de dégâts", selon Moscou.
 
- Obsèques d'un petit garçon -
 
La Russie poursuit en outre sa campagne de bombardements de l'Ukraine, affirmant détruire des entrepôts et des baraquements de militaire.
 
Mais sur le terrain, ce sont aussi des restaurants, des hôtels, des habitations qui sont détruits, faisant morts et blessés.
 
Un petit garçon de huit ans doit être enterré lundi dans la région d'Ivano-Frankivsk (ouest), située à des centaines de kilomètres du front et rarement bombardée.
 
Selon Kiev, il a été tué lorsqu'un missile hypersonique Kinjal, qui visait un aérodrome, s'est finalement abattu sur une maison.
 
Odessa, important port ukrainien en mer Noire, a été lui attaqué dans la nuit de dimanche à lundi par quinze drones et huit missiles, selon le Commandement opérationnel ukrainien.
 
Ces engins ont été abattus par la défense antiaérienne, selon la même source, mais leurs débris ont endommagé un supermarché, dont trois employés ont été blessés. Selon la mairie, des crèches et maternelles ont aussi subi des dégâts.
 
Toujours en mer Noire, l'Ukraine a dénoncé lundi les tirs de sommations russes en direction d'un navire cargo la veille, qui devait se rendre au port fluvial d'Izmaïl, une des principales voies de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin en juillet à l'accord sur les exportations de céréales.
 
"Ces actions illustrent la politique délibérée de la Russie de menacer la liberté de navigation et la sécurité du transport maritime marchand en mer Noire", a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.
 
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