Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet pour « lui signifier la ferme réprobation des plus hautes autorités face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l'Algérie ».
Selon le quotidien gouvernemental, "El-Moudjahid" qui cite des « sources diplomatiques crédibles », cette convocation a eu lieu la semaine dernière.
Selon le journal, « ces sources ont affirmé, avec fermeté absolue, que ces agissements ne sauraient rester sans conséquences ».
« L'Algérie avertit, ainsi, qu’elle ne restera pas passive face à ces attaques incessantes visant sa souveraineté. Résolue à préserver sa dignité, l’Algérie prendra toutes les mesures qui s’imposent, pour faire face à ces tentatives d’ingérence », ont précisé les mêmes sources au quotidien public.
La colère des autorités algériennes, a souligné la même source, est provoquée par « les graves révélations sur l’implication des services de renseignement français, DGSE, dans une campagne de recrutement d’anciens terroristes en Algérie à des fins de déstabilisation ».
La semaine dernière, la chaîne de télévision publique AL 24 a diffusé les aveux d’un dénommé Aissaoui Mohamed Amine, 35 ans.
Cette chaîne a affirmé « que les services de renseignements algériens avaient déjoué un complot orchestré par les services de renseignements français visant à déstabiliser l’Algérie ». Selon le journal, la DGSE « recrutait également des terroristes à l’effet de déstabiliser l’Algérie ».
La convocation de l’ambassadeur de France à Alger a été également donnée par deux autres journaux privés, en l’occurrence "El-Khabar" (arabophone) sous le titre « l’Alger avertit Paris : la patience a des limites » et "Le Soir d’Algérie" (francophone) qui a titré « l’ambassadeur de France convoqué par Alger : Dernière sommation ! ».
Les autorités françaises n’ont pas réagi, pour l’instant, à ces accusations.
Alger et Paris traversent, depuis le 30 juillet 2024, une nouvelle zone de turbulence. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de « retirer avec effet immédiat » l’ambassadeur d’Algérie en France en guise de contestation contre le soutien d’Emmanuel Macron au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental.
Devant effectuer une visite à Paris fin septembre dernier, le chef de l’État algérien a finalement annulé le déplacement.
Citant les réactions médiatiques et politiques en France, suite à l’arrestation de l’écrivain algérien qui a pris aussi la nationalité française, Boualem Sansal, le même journal affirme que « ces actes franchement hostiles viennent s’ajouter à la longue liste de gestes inamicaux envers l’Algérie ». [AA]