L'armateur CMA-CGM a décidé de mettre fin à sa desserte de l'Iran (PDG)

Samedi 7 Juillet 2018

Aix-en-Provence - Le groupe français CMA-CGM, numéro 3 mondial du transport maritime par conteneurs, a décidé de se retirer d'Iran en raison des sanctions américaines, a annoncé samedi son PDG Rodolphe Saadé.

"A cause de l'administration Trump, nous avons décidé de mettre un terme à la desserte de l'Iran", a-t-il déclaré aux rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

"Nos concurrents chinois hésitent un peu, donc ils ont peut-être des relations différentes avec l'administration Trump", a-t-il ajouté, lors d'une session intitulée "l'éthique est-elle un frein économique?".

L'armateur français avait signé en 2016 un protocole d'accord avec l'Islamic Republic of Iran Shipping Lines pour échanger ou louer des espaces de navires, exploiter des lignes maritimes communes et coopérer sur l'utilisation de terminaux portuaires.

Interrogé sur RTL en marge des Rencontres, le PDG de Total Patrick Pouyanné, qui avait déjà annoncé qu'il se retirerait d'un vaste projet gazier en Iran faute d'obtenir une exemption de Washington, a assuré n'avoir pas d'autre "choix".

"Vous ne pouvez pas diriger un groupe international dans 130 pays sans accès au monde financier américain. Donc, de fait, la loi américaine s'applique et donc nous devons quitter l'Iran", a-t-il déclaré.

"Une entreprise comme la nôtre doit respecter les lois qui s'appliquent à nous", donc "nous devons nous retirer". Mais "j'espère qu'on pourra revenir un jour en Iran", a poursuivi M. Pouyanné.

Selon lui, Total a perdu "40 millions de dollars" à cause de l'abandon de son projet en Iran. "A l'échelle de Total, qui investit 15 milliards de dollars par an, ce n'est pas beaucoup", a-t-il souligné.

Donald Trump a annoncé début mai le retrait des Etats-Unis de l'accord et le rétablissement des sanctions contre l'Iran ainsi que contre toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique.

Washington avait précisé que les sanctions seraient effectives immédiatement pour les nouveaux contrats et avait donné jusqu'à 180 jours aux entreprises étrangères pour cesser leurs activités avec l'Iran.
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