L'armée ukrainienne abandonne le centre de Severodonetsk aux Russes

Lundi 13 Juin 2022

Les forces ukrainiennes ont reconnu lundi avoir abandonné le centre de Severodonetsk, à la suite d'une nouvelle offensive russe sur cette ville clef de l'est de l'Ukraine, que les deux belligérants se disputent depuis des semaines.
 
"Avec le soutien de l'artillerie, l'ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent", a indiqué lundi matin l'état-major ukrainien.
 
Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk - dont Severodonetsk est le centre administratif pour la partie contrôlée par les autorités ukrainiennes - a confirmé que les forces ukrainiennes avaient été repoussées du centre.
 
"Les combats de rue se poursuivent (...) les Russes continuent de détruire la ville", a-t-il écrit sur Facebook, publiant des photos d'immeubles dévastés en flammes. 
 
Selon les séparatistes prorusses combattant avec les Russes dans cette région, les dernières divisions ukrainiennes à Severodonetsk sont désormais "bloquées", après la destruction du dernier pont qui permettait de gagner la ville voisine de Lyssytchansk. 
 
"Elles ont deux possibilités (..), se rendre ou mourir", a affirmé Edouard Bassourine, porte-parole des séparatistes.
M. Gaïdaï a cependant démenti tout encerclement.
 
- "Chair à canon" -
 
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message vidéo dimanche soir, avait qualifié de "très violents" les combats à Severodonetsk, affirmant que Moscou déployait des troupes insuffisamment entraînées et les utilisait comme "chair à canon". 
 
La prise de cette cité donnerait à Moscou le contrôle de la région de Lougansk et lui ouvrirait la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, capitale de la région voisine de Donetsk. Une étape indispensable pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
 
Selon le gouverneur Gaïdaï, des bombardements russes ont notamment visé l'usine chimique Azot, où ont trouvé refuge selon lui près de 500 civils dont 40 enfants, et touché des stations d'épuration de la ville. 
 
"On essaie de négocier un couloir humanitaire" pour les civils, "pour l'instant sans succès", a-t-il dit sur son compte Telegram.  
 
A Lyssytchansk, trois civils dont un garçon de six ans ont péri dans des bombardements au cours des dernières 24 heures, selon lui.
 
Et à Donetsk, les autorités séparatistes prorusses ont indiqué que trois personnes avaient été tuées et quatre blessées par un bombardement ukrainien sur un marché. (AFP)
 
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