Rabat - La chambre des députés marocaine a élu lundi son nouveau président, alors que le Maroc est sans gouvernement depuis plus de trois mois et que la nouvelle législature ne s'est pas réunie depuis les législatives d'octobre.
Habib El Malki, seul candidat au perchoir, a été élu à la majorité avec 198 voix sur 395 sièges. Economiste et figure du parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, gauche), il a été plusieurs fois ministre.
L'élection du président de l'assemblée des députés avant la formation du gouvernement est une situation inédite dans la vie politique marocaine, et est dictée par le calendrier diplomatique: en préalable du retour du Maroc au sein de l'Union africaine, qui devrait être acté au cours d'un sommet à Addis Abeba fin janvier, le Parlement marocain doit impérativement ratifier l'acte constitutif de l'UA.
Le roi Mohammed VI avait appelé le Parlement à accélérer cette adoption, qui devrait être bouclée d'ici vendredi, selon les parlementaires.
La mise en marche de la nouvelle assemblée, qui ne s'est encore jamais réunie depuis les législatives d'octobre ayant vu la victoire des islamistes du Parti justice et développement (PJD), augure d'un nouvel épisode dans l'interminable feuilleton de la formation du gouvernement.
Depuis trois mois, le Premier ministre désigné Abdelilah Benkirane, patron du PJD, n'est pas parvenu à former sa nouvelle majorité. Il avait lui-même mis fin aux négociations il y a une semaine, après s'être vu refuser sa proposition de reconduire son ancienne majorité, formée avec les libéraux du RNI, le PPS (ex-communistes) et le MP (conservateur).
« Putsch à l'hémicycle »
C'est la première fois dans son histoire récente que le pays reste aussi longtemps sans gouvernement, même si cette situation n'a eu jusqu'à présent que peu d'impact sur la vie des institutions et le quotidien des Marocains.
Mais en trois mois de discussions infructueuses, la marge de manœuvre politique de M. Benkirane s'est considérablement réduite.
Il est sorti affaibli de son face-à-face avec le président du RNI, le milliardaire et ministre sortant de l'Agriculture Aziz Akhannouch, qui a formé un bloc avec trois autres formations et multiplié les conditions pour sa participation au futur gouvernement.
M. Benkirane pourrait désormais voir l'appareil législatif lui échapper, avec la présidence de l'Assemblée et des instances parlementaires contrôlées par des partis rivaux.
Le vote de lundi a été marqué par le boycott du Parti de l'Istiqlal (parti historique de l'indépendance), allié du PJD de M. Benkirane.
Les députés PJD ont voté blanc, en l'absence remarquée de M. Benkirane, selon des médias marocains. Au total, 137 votes blancs ont été exprimés, pour sept nuls.
Le PAM, Parti authenticité et modernité, adversaire farouche de M. Benkirane et deuxième formation de la chambre par importance, a voté en faveur de M. Malki, de même que le RNI et ses alliés.
Un nouvel axe s'est ainsi dégagé, avec cinq formations, en mesure de constituer une nouvelle majorité parlementaire face au PJD.
Traditionnellement au Maroc, les lignes idéologiques des partis comptent peu ou pas dans la formation des coalitions gouvernementales, qui travaillent sous la tutelle du roi, lequel garde la haute main sur la diplomatie, la sécurité ou les secteurs clés de l'économie.
La bataille du futur gouvernement s'est "déplacée" au Parlement, selon le journal TelQuel. "Le plan que prévoient plusieurs partis au motif de l'agenda extérieur du royaume" est clair, résume l'hebdomadaire: "court-circuiter Benkirane et constituer une majorité parlementaire sans attendre la formation du gouvernement".
"Demain donc on risque de se réveiller avec une majorité parlementaire sans le PJD", arrivé pourtant largement vainqueur des législatives. "Un putsch qui aura des conséquences lourdes", s'inquiète ce journal.
Habib El Malki, seul candidat au perchoir, a été élu à la majorité avec 198 voix sur 395 sièges. Economiste et figure du parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, gauche), il a été plusieurs fois ministre.
L'élection du président de l'assemblée des députés avant la formation du gouvernement est une situation inédite dans la vie politique marocaine, et est dictée par le calendrier diplomatique: en préalable du retour du Maroc au sein de l'Union africaine, qui devrait être acté au cours d'un sommet à Addis Abeba fin janvier, le Parlement marocain doit impérativement ratifier l'acte constitutif de l'UA.
Le roi Mohammed VI avait appelé le Parlement à accélérer cette adoption, qui devrait être bouclée d'ici vendredi, selon les parlementaires.
La mise en marche de la nouvelle assemblée, qui ne s'est encore jamais réunie depuis les législatives d'octobre ayant vu la victoire des islamistes du Parti justice et développement (PJD), augure d'un nouvel épisode dans l'interminable feuilleton de la formation du gouvernement.
Depuis trois mois, le Premier ministre désigné Abdelilah Benkirane, patron du PJD, n'est pas parvenu à former sa nouvelle majorité. Il avait lui-même mis fin aux négociations il y a une semaine, après s'être vu refuser sa proposition de reconduire son ancienne majorité, formée avec les libéraux du RNI, le PPS (ex-communistes) et le MP (conservateur).
« Putsch à l'hémicycle »
C'est la première fois dans son histoire récente que le pays reste aussi longtemps sans gouvernement, même si cette situation n'a eu jusqu'à présent que peu d'impact sur la vie des institutions et le quotidien des Marocains.
Mais en trois mois de discussions infructueuses, la marge de manœuvre politique de M. Benkirane s'est considérablement réduite.
Il est sorti affaibli de son face-à-face avec le président du RNI, le milliardaire et ministre sortant de l'Agriculture Aziz Akhannouch, qui a formé un bloc avec trois autres formations et multiplié les conditions pour sa participation au futur gouvernement.
M. Benkirane pourrait désormais voir l'appareil législatif lui échapper, avec la présidence de l'Assemblée et des instances parlementaires contrôlées par des partis rivaux.
Le vote de lundi a été marqué par le boycott du Parti de l'Istiqlal (parti historique de l'indépendance), allié du PJD de M. Benkirane.
Les députés PJD ont voté blanc, en l'absence remarquée de M. Benkirane, selon des médias marocains. Au total, 137 votes blancs ont été exprimés, pour sept nuls.
Le PAM, Parti authenticité et modernité, adversaire farouche de M. Benkirane et deuxième formation de la chambre par importance, a voté en faveur de M. Malki, de même que le RNI et ses alliés.
Un nouvel axe s'est ainsi dégagé, avec cinq formations, en mesure de constituer une nouvelle majorité parlementaire face au PJD.
Traditionnellement au Maroc, les lignes idéologiques des partis comptent peu ou pas dans la formation des coalitions gouvernementales, qui travaillent sous la tutelle du roi, lequel garde la haute main sur la diplomatie, la sécurité ou les secteurs clés de l'économie.
La bataille du futur gouvernement s'est "déplacée" au Parlement, selon le journal TelQuel. "Le plan que prévoient plusieurs partis au motif de l'agenda extérieur du royaume" est clair, résume l'hebdomadaire: "court-circuiter Benkirane et constituer une majorité parlementaire sans attendre la formation du gouvernement".
"Demain donc on risque de se réveiller avec une majorité parlementaire sans le PJD", arrivé pourtant largement vainqueur des législatives. "Un putsch qui aura des conséquences lourdes", s'inquiète ce journal.