Un homme soupçonné d'avoir tué deux Suédois lors d'un attentat en pleine rue lundi soir à Bruxelles a été mortellement blessé au cours d'une opération de police mardi matin.
"L'auteur de l'attentat terroriste à Bruxelles a été identifié et est décédé", a indiqué sur X (ex-Twitter) la ministre belge de l'Intérieur, Annelies Verlinden, qui a salué le travail des services de renseignement et de sécurité.
Le suspect, activement recherché depuis lundi soir, était un Tunisien radicalisé en séjour illégal en Belgique, selon le Premier ministre Alexander De Croo qui a dénoncé un attentat d'"une totale lâcheté".
Un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique", selon le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme.
"Le terrorisme ne vaincra jamais", a lancé Alexander De Croo lors d'un point de presse matinal, parlant d'une attaque "à l'arme de guerre".
L'attaque qui a coûté la vie à deux supporters suédois est survenue lundi peu après 19H00 (17H00 GMT) près de la Place Sainctelette, non loin du centre-ville, à quelques heures d'un match de qualifications de l'Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.
D'après les premiers éléments, l'assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu'un chauffeur de taxi, qui a été "grièvement blessé mais serait hors de danger", selon le Premier ministre.
Dans la soirée, le centre national de crise a été activé et la menace terroriste relevée au niveau 4, considérée comme "très grave", --niveau maximal-- dans la région de Bruxelles, au stade 3 ("grave") sur le reste du pays.
Conséquence de ce relèvement, inédit à Bruxelles depuis la vague d'attentats jihadistes de 2015-2016, les écoles européennes et certains établissements flamands de la capitale ont gardé portes closes mardi matin.
Le suspect a été présenté par les médias comme Abdesalem L., âgé de 45 ans.
- Demande d'asile rejetée -
L'attaque a été condamnée par plusieurs dirigeants européens. Le président français Emmanuel Macron a déploré une "attaque terroriste islamiste". La France a annoncé un renforcement de ses contrôles aux frontières.
Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s'est dit "dévasté" par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois.
Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps sur le score de 1-1, et les quelque 30.000 spectateurs ont dû patienter plusieurs heures sur place par mesure de sécurité.
Le stade a été évacué progressivement à partir de 23H45 (21H45 GMT), et les supporters suédois conduits sous escorte à l'aéroport pour regagner leur pays.
Dans la vidéo de revendication, "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse.
La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats "persistera pendant longtemps".
La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe Etat islamique.
Le plus meurtrier a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts.
Cet attentat avait été commis par une cellule jihadiste pilotée depuis la Syrie et déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 en France (130 morts). [AFP]