Une croissance finalement moins forte et une dette publique en hausse cet été, la consommation qui fléchit et un climat des affaires dégradé par les "gilets jaunes": les chiffres officiels publiés vendredi compliquent encore la tâche du gouvernement face à la crise sociale et budgétaire.
Après avoir révisé mardi de 1,6% à 1,5% la prévision de croissance pour l'année 2018, l'Insee a annoncé que la hausse du produit intérieur brut (PIB) n'avait finalement atteint que 0,3% au troisième trimestre, contre 0,4% calculé précédemment. Mais tandis que la croissance patine, la dette publique de la France se rapproche à nouveau du seuil symbolique de 100% du PIB, atteignant 99,3% à la fin septembre. Trois mois plus tôt, elle était de 99%, et sur une pente descendante.
L'Assemblée nationale a porté lundi de 2,6% à 2,7% la prévision de déficit public pour 2018, alors que le gouvernement table désormais sur 3,2% en 2019, après une série de concessions visant à améliorer le pouvoir d'achat des couches sociales défavorisées et à calmer la colère des "gilets jaunes".
- "coup de frein" -
Ces mesures, adoptées dans l'urgence face à une crise prolongée qui provoquait de graves perturbations dans certaines secteurs clés comme la distribution en pleine période d'achats de Noël, ont été chiffrées à 10,3 milliards d'euros, dont 60% financés par du déficit budgétaire.
Le nouveau déficit public qui en découle est considéré comme "pas irréaliste", tout en étant "limité et acceptable", par le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, qui s'exprimait sur Public Sénat.
Un avis qui n'est pas partagé par tous les économistes.
"Je pense que le déficit sera plutôt proche de 3,5%", a déclaré à l'AFP Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management, qui prévoit aussi pour l'an prochain une croissance à 1,2%, contre 1,7% prévu par le gouvernement.
"On va avoir un vrai coup de frein" sur l'activité, selon M. Waechter qui prédit que "2019 sera une année très compliquée sur le plan budgétaire".
Le gouvernement insiste de son côté sur un "effet CICE" exceptionnel alourdissant de 0,9 point le déficit public. Ce crédit d'impôt sera encore versé, pour environ 20 milliards d'euros, aux entreprises l'an prochain, lesquelles bénéficieront en même temps d'un allègement de charges pour un montant équivalent.
Pour faire face au creusement du déficit, l'Agence France Trésor a d'ailleurs annoncé qu'elle allait finalement devoir lever 200 milliards d'euros d'obligations l'an prochain, contre 195 milliards initialement prévus lors du projet de budget 2019 en septembre.
"En 2017, l'amélioration budgétaire était liée purement et simplement à la croissance. Sur 2018 et 2019, on voit que la politique économique en tant que telle ne permet pas l'amélioration des finances publiques", juge M. Waechter.
- climat dégradé -
La consommation des ménages, donnée importante pour la croissance française, a notamment baissé de 0,3% en novembre, après une hausse de 0,9% en octobre, avec notamment des baisses dans l'alimentaire, les biens fabriqués mais aussi les carburants.
De son côté, le climat des affaires, réalisé à partir d'enquêtes de conjoncture auprès des chefs d'entreprise, est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans, tiré à la baisse par le commerce de détail qui a beaucoup souffert du mouvement des "gilets jaunes".
Par rapport à novembre, l'indicateur, perd trois points à 102 points. Il décroche même de sept points dans le commerce de détail mais ne perd qu'un point dans l'industrie, précise l'Institut national des statistiques.
"Les détaillants sont bien plus pessimistes qu'en novembre concernant les perspectives générales d'activité du secteur", relève l'Insee, qui souligne que les commerçants sont aussi "nettement plus nombreux qu'en novembre à anticiper une baisse de leurs ventes", tout en signalant des stocks élevés.
"Le gouvernement a fait une erreur en considérant que la conjoncture était beaucoup plus solide qu'elle ne l'était fondamentalement", commente encore Philippe Waechter.
Après avoir révisé mardi de 1,6% à 1,5% la prévision de croissance pour l'année 2018, l'Insee a annoncé que la hausse du produit intérieur brut (PIB) n'avait finalement atteint que 0,3% au troisième trimestre, contre 0,4% calculé précédemment.
L'Assemblée nationale a porté lundi de 2,6% à 2,7% la prévision de déficit public pour 2018, alors que le gouvernement table désormais sur 3,2% en 2019, après une série de concessions visant à améliorer le pouvoir d'achat des couches sociales défavorisées et à calmer la colère des "gilets jaunes".
- "coup de frein" -
Ces mesures, adoptées dans l'urgence face à une crise prolongée qui provoquait de graves perturbations dans certaines secteurs clés comme la distribution en pleine période d'achats de Noël, ont été chiffrées à 10,3 milliards d'euros, dont 60% financés par du déficit budgétaire.
Le nouveau déficit public qui en découle est considéré comme "pas irréaliste", tout en étant "limité et acceptable", par le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, qui s'exprimait sur Public Sénat.
Un avis qui n'est pas partagé par tous les économistes.
"Je pense que le déficit sera plutôt proche de 3,5%", a déclaré à l'AFP Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management, qui prévoit aussi pour l'an prochain une croissance à 1,2%, contre 1,7% prévu par le gouvernement.
"On va avoir un vrai coup de frein" sur l'activité, selon M. Waechter qui prédit que "2019 sera une année très compliquée sur le plan budgétaire".
Le gouvernement insiste de son côté sur un "effet CICE" exceptionnel alourdissant de 0,9 point le déficit public. Ce crédit d'impôt sera encore versé, pour environ 20 milliards d'euros, aux entreprises l'an prochain, lesquelles bénéficieront en même temps d'un allègement de charges pour un montant équivalent.
Pour faire face au creusement du déficit, l'Agence France Trésor a d'ailleurs annoncé qu'elle allait finalement devoir lever 200 milliards d'euros d'obligations l'an prochain, contre 195 milliards initialement prévus lors du projet de budget 2019 en septembre.
"En 2017, l'amélioration budgétaire était liée purement et simplement à la croissance. Sur 2018 et 2019, on voit que la politique économique en tant que telle ne permet pas l'amélioration des finances publiques", juge M. Waechter.
- climat dégradé -
La consommation des ménages, donnée importante pour la croissance française, a notamment baissé de 0,3% en novembre, après une hausse de 0,9% en octobre, avec notamment des baisses dans l'alimentaire, les biens fabriqués mais aussi les carburants.
De son côté, le climat des affaires, réalisé à partir d'enquêtes de conjoncture auprès des chefs d'entreprise, est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans, tiré à la baisse par le commerce de détail qui a beaucoup souffert du mouvement des "gilets jaunes".
Par rapport à novembre, l'indicateur, perd trois points à 102 points. Il décroche même de sept points dans le commerce de détail mais ne perd qu'un point dans l'industrie, précise l'Institut national des statistiques.
"Les détaillants sont bien plus pessimistes qu'en novembre concernant les perspectives générales d'activité du secteur", relève l'Insee, qui souligne que les commerçants sont aussi "nettement plus nombreux qu'en novembre à anticiper une baisse de leurs ventes", tout en signalant des stocks élevés.
"Le gouvernement a fait une erreur en considérant que la conjoncture était beaucoup plus solide qu'elle ne l'était fondamentalement", commente encore Philippe Waechter.