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La Chine rassure, les actions brillent, les taux remontent

Mardi 2 Avril 2019

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse lundi, des nouvelles rassurantes sur le secteur manufacturier chinois ayant redonné aux investisseurs du goût pour les actions.
 
Le regain d’appétit pour le risque, alimenté en outre par l’espoir d’un accord commercial entre Washington et Pékin, a été illustré parallèlement par une forte remontée des rendements obligataires, dont le plongeon récent avait fait revenir la peur d’une récession.
 
À Paris, le CAC 40 a gagné 1,03% à 5.405,53 points, le Footsie britannique a pris 0,52% et le Dax allemand a progressé de 1,35%.
 
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1%, le FTSEurofirst 300 de 1,1% et le Stoxx 600 de 1,21%, sa meilleure performance sur une séance depuis le 15 février.
 
« Il y a beaucoup d’optimisme et des sentiments de joie parmi les investisseurs aujourd’hui. C’est grâce aux indicateurs économiques chinois qui dépeignent un tableau très favorable”, résume Naeem Aslam, chez Think Markets.
 
Les indices PMI mesurant l’activité manufacturière en Chine ont en effet montré un rebond inattendu en mars. Celui calculé par Caixin/Markit s’est établi à 50,8 le mois dernier, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient qu’il resterait inchangé à 49,9. Cet indice fait écho à celui, officiel, paru dimanche, qui est ressorti à 50,5 contre un plus bas de trois ans à 49,2 en février.
 
Ces statistiques meilleures qu’attendu ont relégué au second plan des chiffres moins reluisants pour l’Europe, où la contraction de l’activité manufacturière se confirme.
 
L’indice PMI IHS Markit des directeurs d’achats dans la zone euro est ainsi ressorti à 47,5 le mois dernier, au plus bas depuis avril 2013 et en deçà de l’estimation “flash” de 47,6 qui avait déjà été jugée extrêmement décevante.
 
Outre les indicateurs chinois, les signes d’avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin ont également contribué à la hausse des marchés d’actions.
 
Les Etats-Unis et la Chine ont dit vendredi avoir réalisé des progrès lors de négociations commerciales que Washington a qualifiées de “sincères et constructives”.
 
Après la visite du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, et du représentant au Commerce, Robert Lighthizer, la semaine dernière à Pékin, ce sera au tour du vice-Premier ministre chinois Liu He de se rendre à Washington dans les prochains jours.
 
VALEURS
 
En Bourse en Europe, les compartiments exposés à la Chine ont prospéré, l’indice Stoxx des ressources de base et celui de l’automobile prenant respectivement 3,63% et 3,31%.
A Paris, Valeo (+6,27%), ArcelorMittal (+5,76%) et STMicroelectronics (+4,29%) ont signé les plus fortes hausses du CAC.
 
Contre la tendance, Easyjet a abandonné 9,71% après s’être dit plus prudent pour ses prévisions du second semestre, entraînant dans son sillage les autres compagnies aériennes. Ryanair a perdu 2,61%.
 
Publicis s’est retourné à la baisse après l’officialisation de son projet d’offre sur Epsilon, filiale de l’américain Alliance Data Systems Corporation. Le titre du groupe de publicité a fini en recul de 3,6%, de loin le plus net repli du CAC.
 
A WALL STREET
 
A l’heure de la clôture en Europe, les grands indices de la Bourse de New York gagnaient entre 0,9% et 1%.
 
Comme en Europe, les valeurs les plus sensibles à la Chine se distinguaient à l’image d’AMD (+3%), Micron Technology (+2,3%) ou encore Boeing (+1,7%) et Caterpillar (+2,75%), plus forte hausse du Dow Jones.
 
TAUX
 
L’amélioration du sentiment de marché fait remonter les rendements obligataires, celui des Treasuries à dix ans repassant au-dessus de 2,48%, en hausse de plus de sept points de base, après le plus bas depuis fin 2017 touché jeudi à 2,34%.
 
Ce rendement, référence absolue de son univers, a augmenté ses gains après la publication d’un indice manufacturier américain supérieur aux attentes. La croissance de l’activité dans ce secteur aux Etats-Unis s’est en effet accélérée plus qu’attendu en mars avec la remontée de la production, des nouvelles commandes et des recrutements, montre l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM).
 
L’écart entre les rendements américains à dix ans et trois mois est redevenu positif après une semaine d’inversion interprétée comme un signal avant-coureur de récession.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a grimpé lui aussi mais reste légèrement négatif, à -0,025%.
 
CHANGES
 
Après une nette remontée depuis le 20 mars, le dollar marque une pause. Il a cédé jusqu’à plus de 0,2% face à un panier de devises de référence avant de réduire ses pertes dans la foulée de la publication de l’indice ISM manufacturier.
 
L’euro se stabilise autour de 1,1233 en dépit des faibles indicateurs parus sur l’activité manufacturière et l’inflation dans l’union monétaire.
 
De son côté, la livre sterling a repassé la barre de 1,30 dollar sous laquelle elle était tombée vendredi après l’annonce du nouveau rejet de l’accord de Brexit par le Parlement britannique.
 
Conséquence de ce nouveau rejet, le Royaume-Uni devrait quitter l’UE sans accord le 12 avril à 22h00 GMT, sauf si Londres présente avant cette date une alternative et demande un nouveau report.
 
Les députés britanniques sont réunis de nouveau ce lundi pour voter sur des solutions alternatives au “Withdrawal Agreement” conclu en novembre dernier entre Theresa May et l’UE après un an et demi de négociations.
 
PÉTROLE
 
Les cours du brut poursuivent leur progression après avoir signé au premier trimestre une de leurs meilleures performances depuis près de dix ans, les signes de tensions sur l’offre contrebalançant les craintes d’un ralentissement de l’économie mondiale susceptible de freiner la demande.
 
Le baril de Brent de la mer du Nord évolue à plus de 68 dollars et celui du brut léger américain (WTI) est repassé au-dessus de 61 dollars.
 
 
 
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