Rodney Reed clame toujours son innocence
La Cour suprême des États-Unis examine mardi le recours d’un condamné à mort qui clame son innocence et qui avait échappé in extremis à son exécution en 2019 grâce au soutien de vedettes, d’élus et de millions d’Américains.
La haute juridiction n’examinera pas le fond du dossier de Rodney Reed, mais une question très technique, portant sur des délais dans la procédure pénale.
Sa décision, attendue d’ici juin, aura toutefois un impact direct sur l’avenir du condamné, en autorisant à rouvrir son dossier ou, au contraire, à l’exécuter.
Cet Afro-Américain de 54 ans a été condamné en 1998 au Texas à la peine capitale par un jury entièrement blanc, pour le viol et le meurtre de Stacey Stites, une femme blanche de 19 ans.
Des traces de son sperme ont été retrouvées sur la victime et, pendant le procès, les procureurs ont assuré qu’il avait un passé de violences sexuelles. Lui a toujours nié et a expliqué qu’il entretenait une liaison secrète avec la victime.
Ses défenseurs estiment que des éléments recueillis après le procès accréditent sa version des faits et pointent vers un suspect alternatif : le fiancé de la victime, Jimmy Fennell, un ancien policier qui a depuis purgé dix ans de prison pour un viol.
Selon eux, un ancien co-détenu du policier a notamment révélé que Jimmy Fennell lui avait avoué avoir tué sa fiancée parce qu’elle « couchait dans son dos avec un p***** de n**** ».
Un temps soupçonné du crime, Jimmy Fennell a toujours nié avoir joué un rôle dans la mort de sa compagne.
Sueur et peau
Pour prouver son innocence, Rodney Reed a demandé en 2014 à l’État du Texas de nouvelles analyses ADN, notamment sur la ceinture ayant servi à étrangler la jeune femme.
« Les mains du tueur pourraient avoir laissé de la sueur ou des cellules de peau » sur cet objet, remarquent ses avocats dans un argumentaire adressé à la Cour suprême.
Après avoir essuyé plusieurs échecs devant des tribunaux de l’État, il s’était tourné en 2019 vers la justice fédérale, accusant le Texas de « déni de droit ».
Celle-ci avait refusé d’intervenir au motif que sa requête était arrivée trop tard, la loi prévoyant une fenêtre de deux ans pour contester la décision de la justice d’un État devant un tribunal fédéral.
La question est de savoir à compter de quand commence ce délai. Le Texas plaide que c’est à partir de la première décision, Rodney Reed de la dernière.
Pour The Appeal, un site d’informations militant, ce dossier illustre à merveille « les circonvolutions du système pénal aux États-Unis » qui donne, selon lui, plus de poids à l’interprétation d’une loi qu’aux éléments du dossier.
En 2019, alors que l’État du Texas avait fixé une date à son exécution, Rodney Reed avait bénéficié d’une large mobilisation. La vedette de téléréalité Kim Kardashian, les chanteuses Rihanna ou Beyoncé et plusieurs élus des deux partis, dont le sénateur républicain Ted Cruz, avaient demandé une réouverture de son dossier.
Deux pétitions sur l’internet avaient également recueilli plus de 3,5 millions de signatures. Il avait finalement obtenu un répit à cinq jours de l’échéance.
Cette fois, la mobilisation est moins visible, mais ses soutiens ont prévu de manifester devant le temple du droit, à Washington, en marge de l’audience. (AFP)
La haute juridiction n’examinera pas le fond du dossier de Rodney Reed, mais une question très technique, portant sur des délais dans la procédure pénale.
Sa décision, attendue d’ici juin, aura toutefois un impact direct sur l’avenir du condamné, en autorisant à rouvrir son dossier ou, au contraire, à l’exécuter.
Cet Afro-Américain de 54 ans a été condamné en 1998 au Texas à la peine capitale par un jury entièrement blanc, pour le viol et le meurtre de Stacey Stites, une femme blanche de 19 ans.
Des traces de son sperme ont été retrouvées sur la victime et, pendant le procès, les procureurs ont assuré qu’il avait un passé de violences sexuelles. Lui a toujours nié et a expliqué qu’il entretenait une liaison secrète avec la victime.
Ses défenseurs estiment que des éléments recueillis après le procès accréditent sa version des faits et pointent vers un suspect alternatif : le fiancé de la victime, Jimmy Fennell, un ancien policier qui a depuis purgé dix ans de prison pour un viol.
Selon eux, un ancien co-détenu du policier a notamment révélé que Jimmy Fennell lui avait avoué avoir tué sa fiancée parce qu’elle « couchait dans son dos avec un p***** de n**** ».
Un temps soupçonné du crime, Jimmy Fennell a toujours nié avoir joué un rôle dans la mort de sa compagne.
Sueur et peau
Pour prouver son innocence, Rodney Reed a demandé en 2014 à l’État du Texas de nouvelles analyses ADN, notamment sur la ceinture ayant servi à étrangler la jeune femme.
« Les mains du tueur pourraient avoir laissé de la sueur ou des cellules de peau » sur cet objet, remarquent ses avocats dans un argumentaire adressé à la Cour suprême.
Après avoir essuyé plusieurs échecs devant des tribunaux de l’État, il s’était tourné en 2019 vers la justice fédérale, accusant le Texas de « déni de droit ».
Celle-ci avait refusé d’intervenir au motif que sa requête était arrivée trop tard, la loi prévoyant une fenêtre de deux ans pour contester la décision de la justice d’un État devant un tribunal fédéral.
La question est de savoir à compter de quand commence ce délai. Le Texas plaide que c’est à partir de la première décision, Rodney Reed de la dernière.
Pour The Appeal, un site d’informations militant, ce dossier illustre à merveille « les circonvolutions du système pénal aux États-Unis » qui donne, selon lui, plus de poids à l’interprétation d’une loi qu’aux éléments du dossier.
En 2019, alors que l’État du Texas avait fixé une date à son exécution, Rodney Reed avait bénéficié d’une large mobilisation. La vedette de téléréalité Kim Kardashian, les chanteuses Rihanna ou Beyoncé et plusieurs élus des deux partis, dont le sénateur républicain Ted Cruz, avaient demandé une réouverture de son dossier.
Deux pétitions sur l’internet avaient également recueilli plus de 3,5 millions de signatures. Il avait finalement obtenu un répit à cinq jours de l’échéance.
Cette fois, la mobilisation est moins visible, mais ses soutiens ont prévu de manifester devant le temple du droit, à Washington, en marge de l’audience. (AFP)