La Guinée équatoriale affirme "avoir fait avorter" un "coup d'Etat"

Mercredi 3 Janvier 2018

Malabo (Guinée équatoriale) - La Guinée équatoriale a affirmé "avoir fait avorter" un coup d'Etat préparé fin décembre par un "groupe de mercenaires" étrangers qui voulaient "attaquer le chef de l'Etat" pour le compte de "partis politiques d'opposition radicale", selon un communiqué lu mercredi à la radio d'Etat.

"Le ministère de la Sécurite nationale informe la population que le 24 décembre passé, un groupe de mercenaires tchadiens, soudanais et centrafricains ont infiltré les localités de Kye Ossi, Ebibeyin, Mongomo, Bata et Malabo pour attaquer le chef de l'Etat, qui se trouvait dans le palais présidentiel de Koete Mongomo pour passer les fêtes de fin d'année", explique le communiqué du ministre de la Sécurité Nicolas Obama Nchama.
 
Le ministre explique avoir "activé immédiatement une opération de démantèlement en collaboration avec les services de sécurité du Cameroun", selon le texte.

Le 27 décembre, une trentaine d'hommes armés ont été arrêtés à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale par la police camerounaise.

Le même jour, les frontières équato-guinéennes avec le Gabon et le Cameroun ont été fermées à Kye Ossie, là où ont eu lieu les arrestations, selon des sources concordantes.

Des sources locales contactées par l'AFP ont en outre indiqué que des renforts de l'armée équato-guinéenne ont été envoyés à la frontière avec le Cameroun.

Les autorités équato-guinéennes n'ont pu être jointes par l'AFP qui souhaitait obtenir confirmation de la fermeture des frontières et de l'envoi de renforts militaires.

Selon le communiqué lu mercredi, le gouvernement de Malabo accuse ces "mercenaires" d'avoir été "contractés par des Equato-guinéens militants de certains partis d'opposition radicale avec le soutien de certaines puissances" étrangères, sans donner plus de détails.

Depuis les élections générales du 12 novembre, où le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au Parlement, le parti d'opposition Citoyens pour l'innovation (CI) - qui a obtenu le dernier siège - dénonce des "dizaines" d'arrestations de ses militants, dans les capitales politique Malabo et économique Bata.

Les autorités n'ont pu être jointes par l'AFP concernant ces présumées arrestations. Les médias publics n'en ont pas fait état.

L'ambassadeur de Guinée équatoriale à Paris a parlé vendredi de "tentative de déstabilisation", tandis que le président Obiang a dénoncé samedi une "guerre" en préparation contre lui, en restant vague et n'indiquant pas s'il faisait référence à la trentaine d'hommes armés interpellés mercredi.

Dirigeant son pays d'une main de fer depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d'État, Teodoro Obiang Nguema, doyen des chefs d'État du continent pour la longévité au pouvoir, a été réélu en avril 2016 avec plus de 90% des suffrages. (AFP)
 
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