La Jamaïque reconnaît l'État de Palestine

Mercredi 24 Avril 2024

Kamina Johnson Smith, ministre des affaires étrangères de la Jamaïque

La Jamaïque a décidé de reconnaître officiellement l'État de Palestine, mardi, à la suite de délibérations au sein du Conseil des ministres tenu la veille.

 

"La Jamaïque continue de plaider en faveur d'une solution à deux États, seule option viable pour régler le conflit (israélo-palestinien) qui dure depuis si longtemps, garantir la sécurité d'Israël et défendre la dignité et les droits des Palestiniens. En reconnaissant l'État de Palestine, la Jamaïque renforce son engagement en faveur d'une solution pacifique", a déclaré Kamina Johnson Smith, ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur, dans un communiqué de presse.

 

"Cette décision est conforme au ferme attachement de la Jamaïque aux principes de la Charte des Nations unies, qui visent à instaurer le respect mutuel et la coexistence pacifique entre les États, ainsi qu'à la reconnaissance du droit des peuples à l'autodétermination", a-t-elle ajouté.

 

Johnson Smith a réaffirmé le soutien de la Jamaïque à un cessez-le-feu, à la libération des prisonniers et à un accès de la population de Gaza à l'aide humanitaire.

 

"La Jamaïque continue de soutenir tous les efforts de désescalade et d'instauration d'une paix durable dans la région, tout en conjurant toutes les parties de prendre en compte les conséquences désastreuses d'une poursuite du conflit et de s'engager à trouver des solutions diplomatiques garantissant la sécurité et la souveraineté de tous", a-t-elle déclaré.

 

La Jamaïque rejoint ainsi les quelque 140 États membres des Nations unies et les 11 pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui ont reconnu l'État de Palestine, parmi lesquels l'Équateur, l'Égypte, l'Inde, l'Islande, la Roumanie, la Pologne, le Burundi, la Thaïlande, la Tanzanie, l'Irak, la Suède, la Russie, la Guyane, Haïti, le Suriname, Cuba et la République dominicaine.

 

Le 9 octobre dernier, la CARICOM a déclaré qu'elle "abhorrait les attaques menées en Israël et les contre-attaques dans le territoire palestinien de Gaza" et 12 de ses pays ont voté en faveur d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies soutenant "les efforts actuels de l’ONU en faveur d'une solution à deux États, meilleur moyen de parvenir à une paix globale, à la sécurité et à la tranquillité entre Israël et la Palestine".

 

"Les conditions pénibles auxquelles sont constamment soumis les Palestiniens, qui vivent un véritable colonialisme, de même que le sentiment d'insécurité qui règne en Israël, alimenteront le cycle de la violence jusqu'à ce que ces réalités soient définitivement prises en compte", a déclaré la CARICOM dans un communiqué.

 

Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a pour sa part exprimé sa solidarité avec Israël et a appelé à la cessation des hostilités et au retour à la paix dans le cadre des lignes directrices convenues au niveau international, mais il s'est abstenu de tout commentaire au sujet des attaques israéliennes contre la Bande de Gaza.

 

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière lancée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas. Tel-Aviv affirme que près de 1 200 personnes ont été tuées dans l'attaque du Hamas.

 

Le bilan de l'offensive menée par Israël depuis lors fait état de 34 183 Palestiniens tués et 77 143 autres blessés, tandis que 85 % de la population de Gaza a été poussée à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, et que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

 

Israël poursuit sa guerre meurtrière malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu immédiat, faisant également fi des premières poursuites engagées à son encontre devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide". [AA]

 
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